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vendredi 23 août 2019

Patates





















Les travaux de la ferme, lorsque j’étais enfant, étaient, pour beaucoup, une corvée. C’est vrai ! Travailler dès le plus jeune âge n’avait rien de réjouissant. Faire les foins peut paraître amusant ou folklorique, il n’en est rien. C’était un travail dur et fatiguant à effectuer en pleine chaleur estivale ; point de sieste ! Faire le bois de chauffage était tout aussi pénible ; surtout que lesdits bois, étaient situés dans des endroits non-cultivables, inaccessibles. Mais il est des travaux que j’adorais, comme les moissons ou le ramassage des pommes de terre. 
J’aurais volontiers manqué l’école pour ces travaux-là. L’odeur de la butte, retournée par la charrue, est encore très présente, je la sens… 

Fleur de Dolwen de Bretagne
 
Le ramassage des truffes, c’est le nom qu’on leur donne chez moi, était un moment particulier car c’était la seule récolte destinée aux humains. Je ne suis qu’un modeste jardinier, mais j’aime cultiver les pommes de terre. Si j’avais un plus grand « terrain de football », j’y planterais toutes les variétés possibles et imaginables, tant j’aime déjà leurs noms…
Amandine, Bernadette, Charlotte, chérie, Désirée, Francine, Rosabelle, Manon, Pompadour, belle de Fontenay, Dolwen de Bretagne... Etc 
La liste est interminable. Chacune ayant des spécificités différentes. Les imaginer en robe de chambre, en dentelles ou sur canapé, me fait saliver… Je parle toujours des patates, hein ! 

Fleur de patate
En les ramassant, cette semaine, je n’ai pu m’empêcher de penser, même furtivement, à ce que disaient mes parents, qui l’avaient eux-mêmes entendus de leurs propres parents : « Au moins, cet hiver, nous ne mourrons pas de faim ».



Ce qui en dit long sur la condition des paysans avant qu’ils ne soient des chefs d’exploitation...

Et aussi à ce film avec Pierre Perret


jeudi 15 août 2019

15 août





« La réussite n’est pas toujours une preuve d’épanouissement, elle est souvent, même, le bénéfice secondaire d’une souffrance cachée » Boris Cyrulnik





Je déteste ce jour, depuis des années. J’emploie cette journée à diverses activités ou occupations, je masque cette date comme je peux ; sans en avoir le choix. La plupart du temps, cela fonctionne plutôt bien. 
Au commencement, c’était un jour de fête qui n’en était pas un…   
S’y ajoute le fait que ce jour marque un changement subtil mais néanmoins perceptible de la couleur du temps. La lumière de l’astre ne brille plus tout à fait du même feu. Bref, une sorte de vague à l’âme s’immisce dans les pensées intimes. D’ailleurs, je ne suis pas le seul dans ce cas (clic)
Le fait que j’avais choisi cette date pour laisser s’envoler celle que j’aimais, il y a des années soleil, ne fait rien à l’affaire. Étrange coïncidence… ! 
Si une chanson, pas encore écrite résonnait déjà à mes oreilles (clic), une autre mentait. La vie sépare ceux qui s’aiment, tout doucement, sans faire de bruit, mais la mer n’efface en rien, les pas des amants désunis… Sa première lettre, avec ces trois petits mots, me bouleversa.

 « Tu me manques » 

J’avais souvent ressenti le manque, mais je n’avais jamais prononcé ces mots-là ! J’en ignorais le sens profond. Je ne les compris seulement lorsque je les écrivis à mon tour. Entre temps, j’étais tombé amoureux et me relever, faisait souffrir tout mon être. 
Les dire, c’est dévoiler un état de dépendance, ne pas les dire, c’est se mentir. Ces trois mots me déchirèrent les cordes vocales dans une extinction de voix. Comment était-il possible que cette petite phrase me touchât si profondément ? Par quelle étrange alchimie, une fois la porte refermée, la page tournée, le baiser sur la main soufflé, je ressenti un vide intersidéral, un froid polaire. 
En un instant, j’étais vide, comme un avion sans ailes, un marathonien sans jambes, un Milan-san Remo… Comment peut-on devenir accroc ? 
Le processus est le même que pour une drogue, si douce soit-elle. 
J’eus la réponse le lendemain, au petit matin, cinglante comme les premières gelées d’automne. Elle me manquait déjà et me manqua longtemps. 
Il en est de même, une fois le dernier verre d’alcool éclusé que le besoin du suivant se fait pressant. Tout comme la nature, qui a horreur du vide, l’être humain est régi par la même loi. Il doit, comme il le peut, combler le manque, exprimer son tourment. La pratique d’un art, peut lui être d’un grand secours, aux travers de la peinture, de la sculpture, mais aussi de la poésie ou de l’écriture. La fabrication de meubles ou la construction d’une maison n’est pas en reste… Toutes activités capables de monopoliser l’esprit et fatiguer le corps sont bonnes à prendre. Un dérivatif, en somme ; jusqu’à devenir une ou un autre, à peine diffèrent, le manque en moins. 
Mouais… ! On apprend juste à vivre avec ; enfin, sans…




samedi 3 août 2019

Surface de réparation






Comment est-il possible qu’un cabanon puisse-t-il n’être pas plus grand qu’un mouchoir de poche ? Outre ces paroles de chanson, cela pose une question ! 
Un mouchoir de poche est à dimension variable ; celui de mon grand-père n’est pas le même que le mien. Non pas qu’il ait rétréci avec les années, mais presque… 
J’ai entendu, récemment à la radio, qu’en arctique, un incendie sans précédent avait ravagé l’équivalent de cinquante mille terrains de foot. 
Les joueurs et supporters sont indemnes, puisqu’il n’y avait pas de match ! 
Avez-vous remarqué que dès qu’il s’agit de donner une superficie, le terrain de foot entre en jeu. C’est pourtant simple ! Un terrain de foot équivaut à une vingtaine de terrains de basket, une trentaine de terrains de tennis. 
Chacune de ses valeurs étant à dimension variable, puisque, selon wiki pédia, la surface d’un terrain de foot oscille entre cinq mille et huit mille deux-cent-cinquante mètres carrés, idem pour les terrains de tennis et basket… Quelle précision ! 
Il n’y a bien que la carte postale et la pièce de deux euros qui ne varient pas ; mais il faut reconnaître que ces unités de mesure ne sont pas très pratiques. 
Jusqu’alors, j’ignorais que mes parents, paysans, cultivaient l’équivalent de trente terrains de foot, à deux ou trois terrains de tennis près ! Plus précisément, onze millions cinq-cent quatre-vingt-trois mille onze cartes postales, je laisse la menue monnaie de côté… J’avais simplement appris à l’école qu’un hectare est égal à cent ares, qu’un are est égal à cent mètres carrés, que le mètre carré est une unité de mesure universelle, tout comme l’unité de temps… 
La seconde est le double de la durée du temps qu’il faut pour s’apercevoir que l’on dit une ânerie, qui, comme chacun sait, se mesure avec un mètre étalon. C’est dire ! 
Mais je ne vois pas du tout ce que viennent faire les équidés dans ce jeu de quilles ?

Pour l’heure, je m’absente quelques jours, à seulement cent-vingt lieues… de vacances.