Je ne suis pas comme feu Jeanne d’arc, je n’entends pas de voix venue de je ne sais où ! D’ailleurs, avez-vous remarqué comment une voix peut être importante, comment elle peut nous plaire, ou pas, comment elle peut nous mettre en confiance, simplement, par je ne sais quelle magie ? Il est aussi tout autant magique d’en reconnaître un timbre précis, lorsque le temps, cet assassin, fait disparaître le nom ou le visage de la personne en question. Masculine ou féminine, je n’ai pas de préférence.
La première voix qui me séduisit, était accompagnée d’un propos tout aussi séduisant. C’était sur une radio faite, à l’époque, pour ceux qui avaient quelque chose entre les oreilles, pas forcément en coin... Le billet était bien tourné, le propos pertinent, il émanait une sorte de sagesse dans l’organe du chroniqueur matutinal. C’est d’ailleurs là, que j’appris ce mot. Ainsi, tous les matins, j’avais rendez-vous avec Philippe Meyer*, à l’heure où d’autres étaient confinés dans le huis clos de leurs salles de bains.
Les voix graves m’ont toujours fasciné. Plus jeune, j’essayais d’aggraver la mienne, mais sans cigarettes, whisky, et p’tites pépées ; juste en vocalisant. Je ne suis pas sûr que l’efficacité ait été au rendez-vous ! Les voix graves de femmes ne sont pas celles que je préfère ; hormis celle de Rébecca Manzoni*, probablement parce que c’est le vendredi que j’entends « souriez, c’est vendredi » qui vient sceller son billet musical…
Le rire et les gloussements d’une présentatrice Castelroussine*, face aux blagues d’un humoriste de « la matinale » me font fondre, et suffisent à me mettre en joie. C’est dingue ! L’importance d’une voix, donc !
Ce matin, alors que je finalisais une transaction encoignurement bonne… Hans me confia qu’à entendre ma voix et mon propos, il avait immédiatement su que j’étais une personne de confiance. Ce qui est encore plus dingue, c’est que c’était réciproque ! Il y a forcément quelque chose dans la voix, que seul notre cerveau perçoit. Quelques signes, chers à Célestine*, indéchiffrables et mystérieux, qui prennent part, mais pas que, à ce que l’on appelle l’intuition.
