présentation

dimanche 24 février 2019

Métier


« J’aurais voulu être un artiste »













Hélas, ce n’est pas le cas. Ni trop bon à tout, ni pas complètement mauvais à rien, je traverse la vie  en faisant ce que je peux, avec ce que j’ai. Je m’estime chanceux ; contrairement à mes frères, qui n’ont pas choisi leurs métiers, qu’ils n’ont jamais exercés, d’ailleurs ! J’ai eu la chance d’avoir le choix entre le même qu’eux et un autre plus plaisant à mon goût. Le choix fut très facile. Si le premier m’était totalement inconnu, je  balbutiais le second depuis l’enfance, en regardant mon père exécuter de main de maître des ouvrages de charronnage. 
Tout naturellement, j’exerçais mes talents avec les outils qu’il laissait à ma disposition. Ce n’était pas du grand art, mais j’aimais travailler le bois. 
Je n’exerce plus ce métier dans un cadre professionnel. Je ne sais pas allier cette passion avec la rentabilité qui incombe aux entreprises. 
J’aime prendre le temps de me faire plaisir. J’ai pris le temps de fabriquer tous mes meubles.
Mon premier métier, je l’exerce uniquement pour et par plaisir, pour lier l’utile à l’agréable et pour mon seul bénéfice. J’exagère un peu. De temps à autre, j’offre un ouvrage fait de mes mains. 
D’ailleurs, je vais m’y remettre sous peu. J’ai deux superbes plots de frêne qui n’attendent que moi. Cela tombe bien, il y a des années que je veux me fabriquer  une bibliothèque de style louis XVI. 
Enfin, pas tout de suite, je suis un gars lent…



Ci-dessous, mon dernier ouvrage en date, n'est-il pas beau en diable ?



samedi 16 février 2019

Sinatra








Le mystère est entier !
L’enquête, rondement menée n’a pu déterminer la cause de la disparition. Peut-être est-ce une fugue, après tout ? Hier encore, il chantait de sa plus belle voix matutinale. Parée dans son costume de lumière, cousu d’or et brodé d’argent, il avait fière allure quand il lançait son « cocorico » retentissant, gratuitement, comme une alarme à l’œil ;... Le roi de la basse-cour se prenant pour « the voice »…
c'était la veille de noël, il a disparu sans laisser une plume d’explication, une plume d’adieu… Volatilisé, me direz-vous ? Quoi de plus normal pour un volatile ! Abandonner ses poules ? Je n’y crois pas, je n’ai jamais vu cela. Une évasion ? peu probable, ce coq n'était pas très sportif...
Aucun indice, pas de plumes, pas de traces de lutte, fut-elle dure…
Pas de trace de sang, non plus. Je peux donc écarter la piste du renard ; non, lui, chasse plutôt au printemps. Un rapace ? Peu probable, mais pas impossible, bien que le poulailler ne dispose pas d’une piste d’envol. 
Je crains qu’à défaut d’avoir été pris par une buse, ce coq en pâte ait été pris pour une dinde et je suis marron ! 😉

samedi 9 février 2019

Xoulec Pivot









 





 Je ne suis pas critique littéraire, il eut fallu pour cela que je lusse davantage, les romans policiers sont mes lectures préférées, une sorte de fil conducteur. 
De temps à autre, je diversifie un peu les thèmes, toujours avec plaisir. 
Dans le choix d’un livre, c’est d’abord le titre qui doit me parler, ensuite la couverture doit m’ « accrocher » et enfin le bref résumé ou la biographie de l’auteur(e), en quatrième de couverture. Il en est que je prends les yeux fermés, d’autres que l’on me conseille : « Tu devrais lire celui-ci, je suis sûr(e) qu’il te plairait », et de répondre assez souvent : « Mais, je l’ai déjà lu ! ». 
J’alterne mes lectures, des thèmes « sérieux » et des thèmes plus légers, le temps de digérer les premiers… Les Tintin, Astérix, gendarmes, Léonard et autres, ne me font pas peur, je plaisante... 
N’empêche, s’il m’en tombe un entre les mains, et ben, je le lis. J’alterne, donc !
Ainsi, un petit livre d’un auteur régional, m’a complétement ému, à la fin, au point de me soutirer une larmichette*. 

Bon sang, je suis un homme et un homme ne pleure pas ! 
Eh bien, si… ça pleure, même des deux yeux*. 
Je ne sais pas si c’est parce que ce livre conte une histoire très émouvante, ou parce que l’action se passe chez moi, dans le Cantal, que les lieux me sont familiers, ou simplement les trois ?  
J’ai adoré ce livre, plaidoyer contre l’absurdité de la guerre.
Les ruches étaient en deuil, de Bernard Soulier.


 
*, Clin d’œil à Célestine...

 
*, expression empruntée à Den




dimanche 3 février 2019

Jaloux

« Merciiiiie »

C’est le mot qu’elle me glissa au creux de l’oreille en m’embrassant…
Il faut dire que l’exercice était plutôt dangereux et je m’étais donné du mal… Tenter de séduire cette femme, tout en prenant garde aux foudres du mari… Mais là encore, ce fut d’autant plus facile que le mari en question n’avait pas les moyens d’un foudroiement… 
Je ne suis pas suicidaire, tout de même ! Non seulement, j’avais à cœur de réparer une injustice, mais c’était assez jubilatoire de vaincre mon adversaire avec ses propres armes.
Il venait, accompagné de sa femme, qui ne l’était plus devant le maire, pour « voir » ma petite sœur, qui, si elle avait voulu, l’aurait fait marcher à genoux. Nous avons une certaine morale, chez nous ! Et qu’il prenne son ex pour une cruche, me révoltait. Je dois avouer aussi, que son charme ne me laissait pas insensible… Nous en parlions, ma sœur et moi et nous étions d’accord… C’est là que j’intervins, tout en douceur et subtilités. J’allais donc jouer à un jeu d’anges heureux… Nous jouâmes à ce jeu, elle et moi. Et bien qu’aucunes règles n’aient été posées, elle les comprit immédiatement. Les petits clins d’œil complices me le confirmaient et m’y encourageaient. Rapidement, les « visites » s’espacèrent, Je  sentais qu'il enrageait, ma petite sœur y mit le point final. 
Le mien, de point, fut ce long « merciiiiie » encore si doux, qu’elle murmura à mon oreille…

Non mais, dans notre campagne perdue, on a des principes !