L’habit ne fait pas le moine, dit-on ! Néanmoins, il y contribue beaucoup. J’en ai fait l'expérience lorsque j’accompagnais mon fils pour participer à cette journée dite de “citoyenneté”. Alors que je m’approchais du poste de police de la caserne, de jeunes militaires en tenue de sport, me libérèrent le passage, me saluant presque. Il faut dire que j’étais vêtu d’une veste toute droite sortie de chez eux, et d’un blue-jean sorti d’un tout autre endroit. J’arborais aussi une coupe de cheveux idoine et d’une couleur ne laissant aucun doute sur mon âge, et optionnellement sur mon grade. Dans la confusion, ils me confondirent avec un des leurs. Je déclinai poliment l’invitation.
Une large salopette ne laissait rien deviner de ses formes. Une silhouette et un visage androgyne rajoutaient à la confusion qui avait envahie mes collègues.
Un prénom mal compris, mal interprété, et un doute planait… Un doute, ça plane. Un doute sur le genre, encore plus. Était-ce un garçon, était-ce une fille ?
Pour moi, et deux ou trois autres, cela n’avait aucune importance. J’ai déjeuné avec en tête à tête pendant plus d’un an. Muriel faisait difficilement sa place dans ce milieu d’hommes, souvent mal dégrossis.
Vous l’avez compris, les apparences peuvent être trompeuses. Combien de temps faut-il pour se rendre compte que son apparence ne correspond pas à qui l’on est à l'intérieur, à son état-civil ? Combien de questions sans réponses ? Combien de réponses ? Comme dans la chanson, elle est peut-être soufflée par le vent ♫♫♫ Une brise légère porteuse d’une vérité sur le tréfonds de soi, de soie.
On ne naît pas femme, on le devient, disait Simone. Qu’en est-il pour un homme ? C’est presque aussi simple ; on le devient.
C’est ce qu’a entrepris une personne de ma connaissance. Un long parcours pour se libérer, pour s'harmoniser.
Ses parents en sont très fiers, et sa mère, que je connais depuis toujours, aime à dire, non sans une touche d’humour : ”j’ai deux enfants, deux garçons et une fille”. Cette personne talentueuse, de surcroît, a créé son entreprise, et je dois dire que ça marche plutôt pas mal pour eux. Voyez plutôt leur petite création, qui a été primé au festival 48 hour film project Lyon 2022. (clic)
joli texte
RépondreSupprimermerci
Merci Ambre. Pour ce faire, j'en ai combiné trois, jusqu'au déclic pour tout rassembler.
SupprimerC'est toujours beau et émouvant, le parcours d'un être qui peu à peu se trouve.
RépondreSupprimerEt bravo pour la petite pépite d'humour noir ;-)
Bises
Tu as raison, c'est beau, mais on ne se trouve pas toujours dans la facilité...
SupprimerBises d'Auvergne
Hasta la vista : quelle belle mère ! Une femme énergique ; loin d'être une brise légère !
RépondreSupprimerOui Simone de Beauvoir , "on le devient" , l'humanité est au bout du chemin, encore faut-il s'y engager , et certains auront bien du mal à trouver l'entrée de ce petit tout petit chemin escarpé .
Je te souhaite un bel été dans ce Massif Central où je vais aller bientôt pour rendre visite à mon fils , et puis gambader dans les estives parmi les fleurs et les vaches Salers .
L'habit ne fait pas le moine , cela paraît sensé , mais que dire d'un moine sans habit ? (hohohoho Marco tu écris n'importe quoi , as-tu trop forcé ce midi sur un délicieux Chablis ?) ) .
C'est peut-être ça la vie , un long parcours pour se libérer s'harmoniser avec soi-même . Merci pour la chanson , souvenir de jadis .
SupprimerJ'ai eu aussi cette idée, un moine sans habit... et sans alibi...
SupprimerSans avoir forcé sur le chablis. Se sentir soi, peut prendre toute une vie, parfois. Je te souhaite aussi un bel été dans mon Cantal.
Il est déjà difficile de se connaitre soit même alors émettre un jugement sur l'un ou l'autre est assez délicat mais lorsque le chemin parcouru permet cette belle identification c est le top. Merci pour ce témoignage qui permet également de se remettre en question.
RépondreSupprimerLe chemin de la vie n'est pas toujours simple... Un témoignage qui rappelle que cela n'arrive pas qu'aux autres...qu'il faut gérer au mieux, et donc, se remettre en question.
SupprimerBises
Alain Barrière, "Je ne suis qu'un homme".
RépondreSupprimerAlain Barrière et cette chanson, cela me rappelle mon père qui l'écoutait sur son électrophone. Mon père, homme fragile, hypersensible, qui ne faisait pas partie de ces hommes de l'époque, c'est-à-dire pilier, chef de famille, fort, viril... Je comprends pourquoi il aimait tant cette chanson...
Merci pour ce billet, Xoulec. Bises bassoises.
Il n'est pas facile ou simple de ne pas être comme tout le monde... Un homme hypersensible, fragile, a beaucoup plus de mal à trouver sa place, à faire sa place. Comme je te comprends... J'ai longtemps porté un "costume d'ours", un truc pour me protéger de ce monde d'hommes. La vie apprend à s'endurcir contre son gré, malgré soi.
SupprimerBises puydômoises
Ah...les fameuses apparences...Elles en font couler de l'encre.
RépondreSupprimerL'habit ne fait pas le prêtre non plus : ton billet m'évoque le dernier film que j'ai vu, Magnificat, avec Karin Viard et François Berléand. Mais je ne t'en dis pas plus...
Quant au court métrage, il est tout simplement délicieux.
Excellente idée, la newsletter, on n'est jamais si bien servi que par soi même... ;-)
Bisous
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Tu me donnes envie d'aller voir ce film. D'autant plus que j'aime beaucoup Karine Viard. Nous avons adoré ce court-métrage, bien avant qu'il ne soit disponible en ligne. J'avais envie de faire découvrir. Belle publicité pour eux.
SupprimerBises de presque la nuit
Ben zut alors, j'avais laisser un commentaire qui semble avoir disparu.
RépondreSupprimerJ'évoquais les apparences… je me demande s'il y en a qui sont réellement sincères. Nous sommes sans cesse en devenir. Un bébé ne devient pas âgé, il ne cesse de se transformer pour finir vieille personne. Et la vérité sur soi est une lueur d'espoir qui fait progresser.
Bravo pour le fils qui a trouvé le soutien de ses parents pour devenir ce qu'il se sent être et donc être primé pour ce film que j'ai beaucoup apprécié.
J'aime ton commentaire, je suis sûr qu'il ou elle va aimer aussi.
SupprimerCe petit film est une performance ; surtout quand on sait qu'ils n'avaient que quarante-huit heures pour rendre leurs copies.
Content que tu aies apprécié.