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dimanche 12 janvier 2025

Plus belle, la vie !

 

Je n'avais rien prévu d'écrire en cette veille d'anniversaire. Cependant, en plein milieu de la veillée, l'inspiration daigna frapper à ma porte. J'ai ouvert...

C'est le message que ne manquera pas de m'envoyer ma sœur N....., qui a réveillé ma plume ; elle me l'envoie assez régulièrement, depuis quelques années : 12 janvier 1985, tu te souviens ?

Eh comment, que je me souviens ! En ce temps-là, j'avais vingt ans...

Une vague de froid sévissait sur la France. Des températures négatives rivalisaient de négativité. Ça ressemblait aux soldes ! Moins dix, moins vingt, moins trente, degrés ou de force. J'étais en permission dans le sud du pays. Pour y avoir vécu, je sais qu'il peut y faire très froid. L'absence de neige était trompeuse, et ne donnait pas l'impression que les routes pouvaient être dangereuses. Elles l'étaient, invisiblement. Dans la grande ligne droite, bordées de platanes et de micocouliers, reliant la terre de Sommières à celles de Fontanes, la voiture ne s'envola pas dans les fougères et les nénuphars... Non pas qu'il n'y en eut point, mais l'humidité générée par la proximité du Vidourle s'était cristallisée sur la chaussée, qui n'était pas aux moines ; la messe allait être dite, amen. La Ford modèle T, comme Taunus, dérapa. Je ne me souviens plus de la vitesse à laquelle je conduisais, assez vite je pense ; trop vite. Trompé par l'absence de neige et mon inexpérience, je perdis le contrôle. J'évitai de justesse un véhicule en sens inverse, tandis qu'un platane décidait de me couper la trajectoire, je contrebraquai prestement, tandis qu'un autre m'attirait à lui. Ça sentait le sapin dans les feuillus. 

Le choc fut très violent. La voiture s'enroula littéralement autour de l'arbre, mue par son inertie, elle pivota, et termina sa course folle dans un mur de pierre du Gard. Celui-ci, parfaitement maçonné, stoppa net toute velléité d'Holiday on ice. 

Le véhicule était fichue, nous étions indemnes, ou presque. 

Seulement deux côtes cassées pour ma sœur N….., qui n'avait rien vu venir. Assise à la place du mort, elle se retrouva instantanément assise derrière moi. Le plus étrange, c'est que le bonnet qu'elle portait, se retrouva à l'extérieur, pendouillant contre la vitre laissée entrouverte de seulement quelques millimètres.

En ce temps-là, j'avais vingt ans, aujourd'hui, j'en ai pile trois fois plus, et mon blog vient de franchir la barre des six.


Pour cette nouvelle année, déjà entamée, je vous souhaite tout ce que 2024 ne vous a pas apporté de bien.