Tout récemment, je me suis équipé d'une nouvelle machine. Depuis plusieurs semaines, sans vraiment être assidu, j'étais à l'affût de ce qui se vendait, sur un site de vente en ligne bien connu. J'établissais plusieurs critères de recherche. En premier lieu, je privilégiais la proximité ; pas question de faire des kilomètres. Ensuite, en bon Auvergnat, le prix de la chose en question ; pas question d'y mettre plus cher qu'un prix raisonnable. Le bon état de l'engin est tout aussi important ; pas question d'acheter un truc hors d'usage, ou plus vieux que moi. Avec ces critères basiques, le choix qui s'offrait à moi était considérable ; il était difficile de faire un choix.
Je me suis alors concentré sur l'annonce, proprement énoncée. Toutes celles illustrées avec de très mauvaises photographies furent éliminées. Toutes celles qui comportaient une ou plusieurs fautes d'orthographe ont subi le même traitement. Il ne restait plus qu'à se concentrer sur la rédaction de l'annonce. Les textes courts, précis, sans fioritures ni ambages retenaient toute mon attention. Le phénomène qui m'a fait choisir une annonce plutôt qu'une autre est bien mystérieux ; je ne saurais l'expliquer.
Une impression, un ressenti. J'envoyais un bref message, dont la réponse arriva le lendemain. Des réponses précises à des questions précises, agrémentées de deux ou trois trucs inhérents à ce type de machine, me séduisirent. Nous fixâmes un rendez-vous, en échangeant nos numéros de téléphone respectifs.
Rendu au pied de l'immeuble, j'appuyais sur l'interphone et m'annonçais : « Bonjour, je suis xoulec, je viens pour la machine. »
Quand elle me vit, je lus, sur son visage, une surprise de taille, et m'empressai de la rassurer ; j'étais bien l'acheteur potentiel...
- Ce n'est pas courant, pour un homme, d'acheter ce genre de machine !
Certes ! Je lui racontais comment, avec mes frères, nous savions maîtriser à minima, le fonctionnement d'un tel engin...
Je m'installais aux commandes, et fis quelques essais, tandis que son mari était encore plus étonné qu'elle ! Je jubilais intérieurement...
L'affaire fut conclue, rondement. Ah oui, juste une précision, la machine dont je parle depuis le début de mon billet, n'est autre qu'une machine à coudre.
S'en servir est presque aussi simple que d'utiliser une scie à ruban ; la précision de la gestuelle se ressemble énormément.
Ouf, j'avais quantité d'ourlets, rapiéçage en tout genre, poches décousues, et autres genoux troués, qui s'accumulaient dangereusement. Elle me raccompagna jusqu'à ma voiture, en s'excusant presque de son étonnement en m'avouant qu'elle était sûre d'avoir affaire à une femme. J'enfonçais le clou, si je puis dire, en lui révélant que c'était mon père qui avait appris à tricoter à ses filles, enfin, à celles qui avaient des aptitudes... Là, elle fut cueillie !
Le prix était modique, j'étais content de mon achat, mais probablement plus par le fait de démontrer que les activités domestiques, quelles qu'elles soient, ne sont pas forcément genrées.
Tu as toutes les cordes a ton arc il semblerait, c'est bien te voila de l'ouvrage en prévision.............Lorsque j'étais en couple j'avais 2machines a coudre et une a tricoter une de ces machines a coudre je l'avais récupere dans la cave d'un vieil appartement dont les locataires etaient partis "a la cloche de bois" c'était une machine qui fonctionnait avec des navettes une des toutes premieres vendue par Manufrance. Mon ex mari a tout mis à la décharge lorsque je suis partie j'en ai la larme à l'oeil rien que d y penser.
RépondreSupprimerAllez courage pour les longues soirées d'hiver. Bises Auvergnates.
Quel gâchis, je suis triste pour toi.
SupprimerJe ne vais pas attendre les longues soirées d'hiver, pour m'en servir. En fait, c'est tellement facile, que j'ai fait tout ce que j'avais à faire d'important. Mais l'avoir à disposition fait que je peux même m'atteler au superflu.
Bises d'un Cantalou
Eh oui, il y aura toujours l'a priori des genres, l'homme doit fait ceci, la femme doit faire cela, et cela nuit bien souvent à l'épanouissement de l'un ou de l'autre. Je pense tout de même qu'il y a eu une évolution en ce domaine. Dans beaucoup de couples par exemple, c'est le mari qui fait les tâches ménagères, et c'est la femme qui bricole, répare, conduit un camion, etc. C'est bien d'ailleurs qu'il y ait eu cette évolution, mais il y aura toujours des gens qui resteront figés dans l'attribution des rôles dans un couple.
RépondreSupprimerBon, Xoulec, assez parlé, au travail maintenant ! :-)
Bon week-end, bises bassoises.
Ma sœur E..... sait à peu près tout faire de ces tâches, en principe, réservées aux hommes. Quant à ma vendeuse, elle était plutôt ravie de céder sa machine à quelqu'un qui s'en servirait.
SupprimerBon, assez parlé, j'y retourne...:-)
Bises Puydômoises
Pour le tricot je ne me rappelle pas, mais la
RépondreSupprimer(mauvaise manip)
RépondreSupprimerPour le tricot je ne me rappelle pas, mais la couture, c'est sûr, mon père savait coudre, ma grand-mère ayant appris à ses fils à "tout faire". C'est lui qui rafistolait les chaises de camping par exemple. Mais mon père aurait plus de 90 ans aujourd'hui, une autre génération qui a connu des drames et des contraintes et il fallait bien que femme et enfants assurent à minima pendant que les hommes faisaient la guerre ... Mais quelqu'un de ton âge, c'est surprenant ... même si bien entendu, au fil de te lire, nous sommes de moins en moins surpris, en tout cas, moi. Ce n'est pas la première fois que je constate que tu as toutes sortes de dons ! et des doigts en or, c'est certain !
La morale de l'histoire, c'est que ta vendeuse ne lit pas ton blog :-)
J'avais presque envie de dire à ma vendeuse que cet achat ferait l'objet d'un billet. Mais, j'aime beaucoup préserver mon anonymat.
SupprimerJe ne suis pas étonnée de voir un homme devant une machine à coudre. Les plus grands couturiers ne sont-ils pas des hommes ?
RépondreSupprimerPourtant mon enfance a été bercée par le ronron de la machine à coudre de ma mère, une Singer à pédales sans électricité devant laquelle je n’ai jamais vu mon père ou mon frère.
Plus tard, mon père a offert à ma mère une machine à coudre électrique de marque allemande devant laquelle elle a beaucoup pesté car trop sophistiquée pour elle et elle regrettait l’ancienne.
Il y a quelques années, je m’en suis acheté une pour coudre des housses pour les coussins du voilier ( des km de coutures) et parfois mon époux prenait le relai.
Ma vendeuse me confia qu'elle avait une autre machine plus sophistiquée, mais qu'en fait, elle ne servait que de quelques programmes. Souvent les mêmes que l'ancienne réalisait aussi.
SupprimerPour ma part, seuls trois ou quatre me suffiront amplement.
Au début de ta note, j'ai cru à une machine à laver. Heureusement que tu précises ensuite que c'est une machine à coudre. Ma mère née en 1928 avait une machine à coudre Singer, c'est ma soeur d'Angleterre qui l'a récupérée en 2017 quand nous avons vidé la maison de mes parents décédés, en 2018. Je n'aurais pas su m'en servir. Ma mère a fait tant et tant d'habits avec, elle était douée. C'est la génération qui veut ça, ma belle-mère savait coudre aussi. Je pense que la guerre y est pour quelque chose et aussi le fait que les femmes de l'époque n'allait pas loin dans leurs études, elles arrêtaient les cours à l'école primaire. Bon week end.
RépondreSupprimerLorsque j'étais enfant, au grenier, il y avait la machine à coudre de la grand-mère. Je ne sais plus la marque, mais cet engin n'avait pas son pareil pour découper des figurines, en faisant des pointillés. Avec mes frères, nous pouvions y passer des heures. C'était amusant. Moi, c'était la précision et la synchronisation des mécanismes qui me fascinaient.
SupprimerBelle semaine
As tu dans la couture la même créativité que dans le travail du bois ? Je ne doute pas une minute que tu prennes plaisir à utiliser ta machine, peut être même en écoutant https://www.youtube.com/watch?v=jGO-CzvvCmM
RépondreSupprimerAvec cette machine, je me contente d'opérations très basiques. Ce n'est pas ce que l'on pourrait appeler de la haute couture, mais plutôt de la basse couture. A la première utilisation, j'avais cette chanson dans la tête : papa pique et maman coud, mais je recherchai une version que j'avais entendue, interprétée par Jacques martin ; en vain...
SupprimerAmicalement
Bon amusement avec cette nouvelle machine. Dans tous les domaines, il y a toujours des exceptions pour faire la règle. La pauvre dame, qui se fiait à cette règle genrée concernant la couture, a fait preuve d'urbanité en s'excusant. Tout est donc bien qui finit bien.
RépondreSupprimerMme Chapeau.
Bienvenue sur mes pages.
SupprimerVous avez raison, la couture est vraiment plus amusante que de faire à la main. Chose que je ne faisais pas vraiment de gaieté de cœur.
Ma vendeuse a été plus surprise que choquée. Pendant la durée de notre transaction, l'humour a été de la partie, et comme vous le dites, tout fut bien qui finit bien.