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vendredi 12 mars 2021

Mademoiselle G

 

Mademoiselle G avait un petit plus, que les autres n’avaient pas. Un petit rien qui faisait toute la différence, et qui donnait à ses cours un parfum particulier. Je n’aimais pas spécialement cette matière, et le professeur que j’avais eu l’année précédente ne me plaisait pas. Il faut dire qu’avec toute la bonne volonté du monde, il ne possédait pas les mêmes atours… Comme quoi, la matière est moins importante que celui ou celle qui l’enseigne. D’autres professeurs m’ont laissé de bons souvenirs. Je pense à monsieur V, professeur de mathématique, que j’avais battu aux échecs, dans une partie mémorable, mais aussi à monsieur D, qui m’initia aux mystères de la photographie argentique, mélange d’ombre et de lumière, dans le secret d’une chambre noire. À moins que ce soit le contraire !

Mademoiselle G, c’était différent. Elle enseignait une langue vivante plus qu’elle nous faisait apprendre une matière. Ses cours étaient une sorte de pause agréable, surtout, parce que, comme dans la chanson, elle avait mis le feu en moi. J’avais avalé la lumière, toute de feu, de flamme and Co. Bien sûr, me direz-vous, à quinze ans, on s’enflamme facilement ; surtout quand les attraits s’en mêlent, et ils s’emmêlaient dans une confusion qui s’étirait de Blois à Guéret. Elle n’était pas vraiment belle, quoique, tout dépend de ce que l’on entend par belle ? C’était autre chose que seules les âmes sensibles savent percevoir. Sa sensibilité que je devinais, la douceur de sa voix qui captivait son auditoire, sans jamais s’élever. C’était aussi ce poème en langue ibérique, sur lequel nous avions travaillé ; une histoire d’amour, ponctué de « capitan, te olvidaré », qui se terminait par un « capitan, ya té olvido ».

C’est dingue, je m’en souviens encore !

À contrario, je me souviens parfaitement de ma professeure de français, qui me l’a fait détester, le français. Les rédactions étaient une torture, les dictées, un calvaire et je ne parle pas des explications de textes. Je n’aimais pas cette professeure que je me suis coltinée pendant trois ans. À mes yeux, elle ne méritait pas mes éventuels et hypothétiques progrès. Dernièrement, j’ai retrouvé mes bulletins de notes de cette époque, et je me suis empressé de les faire disparaître ; je n’avais aucune envie que mes enfants découvrent mon piètre niveau d’alors.

Après ça, allez leur expliquer qu’il faut bien travailler à l‘école ! Fort heureusement, beaucoup plus tard, j’ai fait quelques progrès.

 

 

17 commentaires:

  1. Coucou. Il y a des professeurs qui nous marquent et on s'en souvient bien des années après. Moi, c'est mon professeur de philosophie. Je le trouvais incroyablement beau (mais qu'est-ce que la beauté?) et surtout, sa manière d'enseigner était libre. Il arrivait le lundi matin, prenait un livre et nous faisait la lecture pendant 15 mn, sur un sujet tout autre que la philo. Ensuite, il nous parlait de son WE de découvertes dans les musées et puis enfin, nous donnait le cours avec élégance et intelligence. Bien des années plus tard, je l'ai rencontré à une fête, il était passablement éméché et encore plus beau. La suite... je ne la raconte pas. :-) Bises alpines.

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    1. Coucou, Tu as raison de ne pas raconter la suite ; le secret t'appartient. Une question demeure, est-on réellement plus beau ou plus belle, quand on est éméché ?
      Bises du massif central

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    2. Il n'y avait pas de corrélation entre le fait qu'il était éméché et le fait qu'il était encore plus beau. Juste qu'il avait quelques années de plus et une prestance que je ne lui avais pas encore connue avec ses quelques cheveux blancs. :-)

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    3. Merci pour ces précisions. Ah oui, les quelques cheveux blancs...le début de la sagesse qui se voit, tout du moins chez les hommes. ;-)

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  2. Cette mademoiselle G semble tout droit sortie d’une chanson de Sardou...
    Et tu en parles du bien que j’en frissonne.
    Tu m’as rappelé, comme à tout le monde sans doute, que les années d’école étaient ponctuées de ces rencontres magiques entre soi et un prof charismatique.
    Comme ma chère Amadei ...
    Le charme du métier est là aussi ...
    Bisous en coup de vent
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. J'aime bien tes bisous en coup de vent !
      Je savais que tu repérerais cette chanson... ;-) et tu as absolument raison.
      En ce temps-là, j'avais une professeure d'espagnol, qui n'était pas surveillante générale... ;-)
      Bisous doux, ben d’ici 😉

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  4. Les premiers émois pour une personne du sexe opposée qui de surcroît est prof de langue vivante, forcement ça ne peut laisser que de bons souvenirs et ça fait du bien d'y repenser. Quand à ta prof de Français, elle ferait bien de lire ce que tu nous offres si gentiment ici au point de nous faire ressentir les émotions par tes mots.

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    1. Je n'ai pas eu de chance, avec ma prof de Français. D'autres classes en changeaient chaque année, pas la mienne !
      Malgré quelques efforts, je me suis senti "catalogué", et cela ne m'a pas quitté.
      Je dois avouer aussi que je ne me suis pas trop décarcassé ; j'ai compensé mon niveau, par les autres matières.
      Il y a certains de mes billets, que j'aurais aimé avoir su écrire à cette époque.
      Bises Auvergnates

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  5. C'est vrai ce que tu dis, Xoulec, selon le prof que l'on a eu pour telle ou telle matière, cela a pu influencer notre goût pour la matière en question. J'avais une prof de maths que je détestais, elle mettait les élèves en échec et n'avait aucune psychologie. J'aimais bien les maths pourtant mais surtout pas avec elle ! Le prof que je préférais était celui du cours d'Arts plastiques, c'était pourtant le chahut dans la classe, mais j'étais une élève très appliquée, j'aimais cette matière, et je pense que je devais être sa chouchou (sourire). Il y en aurait des anecdotes à raconter de ce temps-là (sourire).
    Beau week-end à toi, Xoulec. Bises de ma plaine bassoise.

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    1. Enseigner, n'est pas seulement faire apprendre une matière. Auquel cas, tout le monde saurait le faire !
      Il y a des personnes qui sont faites pour cela, et les élèves le sentent.
      Belle semaine , des bises de ma ville à la campagne

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  6. Je suppose que les progrés que tu as fait étaient déjà en marche du temps de ta prof, c'est peut être juste elle qui ne savait pas apprécier. Il y en as beaucoup des comme ça ! (je le sais, j'ai eu les mêmes !)

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    1. C'est là qu'est le hic, si par "hasard" je rendais un devoir, pas trop mal, j'avais droit aux réflexions du genre :"Tiens, voilà monsieur Xoulec qui se réveille".
      Cela me coupait l'envie, et je ne voulais pas qu'elle s'attribue le mérite de me faire progresser. Bon, je sais, c'est un peu tordu, comme raisonnement, mais c'était vrai.
      Heureusement pour moi, j'ai aussi un peu hérité de la plume de ma maman. Le reste, c'est beaucoup de travail ; notamment grâce aux blogs.

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  7. Élève disciplinée, attentive, studieuse j'ai aimé tous mes professeurs qui en retour me mettaient au rang -Prix d'excellence ou prix d'honneur- lors de la remise de fin d'année , tous sauf un , mon prof de latin dont j'ai appris bien plus tard les propos qu'il avait tenu à mon père : "votre fille ne comprend rien au latin; elle sera juste bonne à balayer les marches de la mairie, et encore !!!" Je les ai montées en effet plusieurs fois mais jamais avec un balai !

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    1. Tu me fais rire, avec ce balai que tu n'as pas eu, tant mieux ! :-)
      Je n'ai pas fait de Latin ; toutes ces déclinaisons à apprendre par cœur ont été un solide repoussoir.
      Malgré ça, j'ai été un élève sérieux toute ma scolarité, même dans le sport ou la musique, que je détestais.

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    2. Certes , mais il n'y a pas de sot métier et personne n'est à mépriser quoi qu'il fasse.

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    3. Tu as raison, il n'y a que de sottes gens. je préfère ce que disait mon père :" trente-six métiers, trente-sept misères".
      Métier, dans le sens de travail.

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