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lundi 7 juin 2021

Festival de canne

 

Il ne vivait pas dans l’Égypte ancienne, mais dans le Cantal d’hier. Je ne me souviens pas vraiment qui était à l’origine du surnom dont nous l’affublions. Sous des airs de brute épaisse, de vieil ours solitaire, bourru et sauvage, il était doté d’une force surhumaine, pharaonique. Voilà, c’est ça, pharaonique ; d’où son surnom de pharaon. 

Une bête de somme, en somme, mais dans le Cantal. Quiconque s’était mesuré à lui dans des batailles de boules de neige, pouvait en attester, aussi sûrement que ses lancers faisaient mouche. Doué d’une précision redoutable, et de cette force herculéenne, il va sans dire qu’il valait mieux éviter ses tirs, qui annihilaient toutes velléités de poursuite du jeu. Il était le berger de la ferme voisine, vivait avec ses bêtes, de jour comme de nuit. Comme dans mon précédent billet, la dive bouteille lui tenait souvent compagnie… À ses heures perdues, qui ne l’étaient pas vraiment, il confectionnait des sifflets aux sonorités différentes, dans des branches de frêne encore vert. Il sculptait, avec son opinel, des cannes qu’il fabriquait de ses mains. Ouvrage aussi raffiné que l’homme ne l’était pas ! Deux facettes complémentaires d’une même personnalité…

Déjà fasciné par le travail du bois, je me suis inspiré et essayé, comme lui, à la fabrication de cannes en noisetier. Je pensais naïvement pouvoir gagner un peu d’argent avec la vente de mes réalisations. J’abandonnais au bout de trois ou quatre exemplaires. Ma dernière fabrication fut des béquilles pour mon frère, un peu cascadeur à seize heures…

 

la canne de mon fils

Avant que je ne découvre l’existence des blogs, j’ai appris à mon fils à fabriquer ce genre d’accessoires avec trois fois rien. Je ne savais pas, alors, que j’allais en avoir besoin… À peine plus tard, dans un souci d’élégance, je m’en offrais une vraie, directement achetée à l’usine qui les fabrique . clic

 

ma canne de chez Fayet

 

 

 

 Amandine Fayet a été charmante, et professionnelle. Nous avons bavardé, et elle me fit découvrir leur nouvelle collection, si bien que j’oubliai presque la douleur qui m’avait amené jusqu’ici. Après quelques semaines de convalescence, je remisais cet objet en me souhaitant ne plus en avoir besoin. 

Hélas… !

 

8 commentaires:

  1. Trés relaxant ce concerto
    Quand a tes cannes tu aurais pu leur donner un prénom du style Sophia pour la lorraine, Vanessa pour le Paradis etc......et tu faisais un vrai festival.
    Cela dit je constate que le bois est une vraie passion et que tu es bien modeste

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    1. Tu me fais rire :-)
      Sophia Loren et Vanessa paradis me sont indispensables pour la montée des marches, comme pour la descente aussi... et même pas l'hombre d'un paparazzi. Pfff, tout fout l'camp ! 😀

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  2. En bois, en bambou ou de chair et d'os, anglaise (je ne suis pas raciste), nous aurons tous besoin un jour ou l'autre d'une canne mais sincèrement, le plus tard sera le mieux. Pour l'instant deux bâtons me suffisent mais sont parfois indispensables. Il y a quelques années, j'ai eu la chance d'être reçue par la famille Bergara, dernier fabricant français de Makila (canne basque). Ce lien devrait t’intéresser. https://youtu.be/AOzxBpKPGHY

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    1. Merci pour le lien ! C'est super, d'imprimer dans le bois encore "vivant" le motif que l'on souhaite, de façon naturelle.
      Enfant, je taillais régulièrement des bâtons que nous nous servions pour mener les vaches. Bizarrement, il en disparaissait autant que j'en fabriquais. Perdus ou oubliés, je ne comprenais pas que l'on pusse ne pas y accorder autant d'attention que j'avais à les confectionner !
      Je ne pensais encore moins qu'un jour, j'en aurais besoin...

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  3. J'adore ton titre.
    Sympa ce pharaon, son vrai nom était sans doute Tout en cannes-on ?
    Et j'ai aussi bien aimé le lien vers la famille Fayet.
    Avec la musique d'Arsène Lupin, ça ne gâte rien...
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Tout en cannes-on ! :-) S'il avait été photographe... (tout en canon) Mouarf !:-)
      Il suffit, qu'avec mon voisin du Cantal, nous prononcions ce nom : pharaon, et nous avons dix ans, bien cachés dans nos cabanes ♫♪♫
      Arsène Lupin, Incarné par Georges Descrière, en plus du haut-de-forme, du monocle, avait souvent une canne à pommeau. Quant à savoir si elle venait de la maison Fayet...?
      Celle du docteur House, certainement.

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  4. Ma vieille amie J. devait marcher avec une canne. Et pourtant, chaque fois que je l'accompagnais dans une pérégrination, elle ne voulait pas la prendre et s'accrochait de toutes ses forces à mon bras. Et voilà que je devenais canne à mon tour. Une reconversion professionnelle que je ne peux plus opérer maintenant car J. est partie sous d'autres cieux et je me retrouve un peu... bancale sans elle. C'est bête hein. Bises alpines

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    1. Coucou Dédé,
      Ce n'est pas bête, non ! C'est juste la vie, parfois injuste...
      Moi aussi, j'ai été canne... Avant de m'en servir d'une, que je suis en train d'abandonner tout doucement.
      Tu étais canne, et non pas cane qui ricane sur la canebière ;-)
      Bises du massif central

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