présentation

dimanche 1 mai 2022

Les aventuriers

 

Ce qui m’alerta, ce fut le vrombissement des chevaux-vapeur. A vue d’oreille, cela devait être un sacré engin agricole qui œuvrait-là ! Mais un dimanche, peu probable ! A la faveur d’une trouée dans la végétation, j’aperçus, tel un serpent de fer, une file indienne de véhicules dits « tout terrain ». 

J’aime depuis toujours me promener dans ma campagne cantalienne ; j’y puise la force de ce vieux stratovolcan. Le silence et le souffle du vent y vibrent avec moi. Mais qui donc diffractait ainsi mes ondes ? J’eus la réponse quelques centaines de mètres plus loin. D’après les plaques minéralogiques, les perturbateurs endoctrinés débarquaient tout droit de la région parisienne. C’était donc une randonnée motorisée pour citadins en mal de dépaysement.

Moi, j’étais vêtu en autochtone : jeans, veste militaire, botte en caoutchouc, et mon bâton de pèlerin en noisetier fraîchement coupé. Je me fondais dans le paysage, j’avais la dégaine d’un paysan du coin.

Les bourlingueurs franchirent le petit ruisseau, qui, pour l’occasion, était sorti de son lit, tiré de ses rêves par les pluies du printemps, et stoppèrent à ma hauteur. Un grand escogriffe descendit du véhicule de tête, avec une carte à la main. C’était probablement le chef. Je pensais bêtement qu’il allait me demander son chemin. Que nenni, même pas un bonjour !  Heureusement que les autres participants n’étaient pas tous issues du même moule à gaufre… Je perçus ici et là quelques hochements de tête, mas pas de grandes effusions.

 Le chef déplia sa carte, et avec deux ou trois compères, firent le point. Indiana Jones et le nord perdu… Cette pensée me fit sourire. Ce qui me fit rire, ce fut le claquement de mains qui ponctua la courte pause et invitait ses acolytes à reprendre la route. 

C’est d’ailleurs cette phrase qui me fit rire : « Bien, en route pour de nouvelles aventures ».

 Quelle aventure ! Ces Indiana Jones de pacotille avaient franchi un gué, avaient brisé mon petit lac-miroir dont le niveau n’atteignait pas le dessus de ma cheville. Quel exploit !

Cette randonnée me faisait penser à ces stages de cohésion entre les différents personnels d’une entreprise ; ou comment souder des équipes dans un environnement autre. En l’occurrence, parmi les peuplades du Cantal, pour ne pas dire chez les bouseux. Rien à voir avec Bob Maurane à la recherche de l’oncle Joe ♫♫♫

Ça ne m’égratigne même pas. Vous savez, la bave du crapaud…

21 commentaires:

  1. En effet ! pas de quoi noyer une mouche, autant de bruit et de parade pour si peu. A moins que le trouble de l'ordre public ait atteint les sommets de la connerie avant d'atteindre les sommets du Cantal !
    Belle journée malgré tout ce tintamarre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aurais aimé les y voir dans une situation plus... critique !
      Là, c'était de la rigolade.

      Supprimer
  2. Très vivant et explicite ce billet, qui me fait penser aux touristes qui sont arrivés ce week end chez nous et qui au lieu de se garer en epi se garent carrément en travers prenant 2 places pour éviter le soleil dans leur voiture mais alors pourquoi ces parisiens viennent t ils dans le sud si ils ne cherchent pas le soleil, peut être juste pour nous montrer qu'ils sont de la capitale..........

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hélas, c'est le même problème dans tous les domaines. C'est toujours une poignée d'individus qui font le tort à tous les autres .
      L'être humain se comporte de façon bien étrange, lorsqu'il devient " touriste"...

      Supprimer
  3. Je lis et sens tes racines vibrer, la fierté d'être un gars de la terre et bouseux en prime, ce qui te permet de parler de "randonnée motorisée" alors qu'eux parlent certainement de concentration tous terrains et dans concentration il y a ...
    Le civisme, le respect, la politesse sont des valeurs qui se perdent; c'est la fille d'un bouseux et fière de l'être qui te le dit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Fier d'être un gars de la terre, certainement ! Avec le bon sens qui va avec. Je suis d'accord avec toi, et comme le disait mon père, en plus des valeurs, y a des coups de pieds au c.. qui se perdent.
      Bonne fin de semaine

      Supprimer
  4. histoiresentrechienetloup.wordpress.com02 mai, 2022 14:17

    Ce qui est comique et...réconfortant, c'est que depuis la pandémie, pas mal de parisiens (peut-être pas les mêmes que ces "perturbateurs endoctrinés") voudraient maintenant habiter une maison avec jardin en rase campagne !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui serait comique et... réconfortant, ce serait que ces mêmes parisiens, fraîchement installés à la campagne, soient les premiers incommodés par ces autres parisiens ;-)

      Supprimer
  5. Ha ha! T'es dur quand même! Ils ont préféré la carte au Gps, quand même, ce n'est pas rien ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben, faut dire que cette aventure s'est passée il y a déjà quelques années. Les GPS , tout comme les smartphones, n'étaient pas autant répandus que maintenant. De plus, il y avait pas mal de coin du Cantal, où le réseau était inexistant ; ça s'améliore...

      Bises puydômoises

      Supprimer
  6. Est-ce que quelqu'un peut expliquer qui c'est Cantal ? Il est encore vivant ? Est-ce que ça à voir avec Cancale. Elle est où la réserve protégée de la peuplade locale ? On peut la visiter ?
    Donc la grande aventure motorisée commence après le franchissement d'un petit ruisseau de rien du tout ?
    J'y comprends pas tout ! ?
    Cette histoire de miroir brisé, c'est une légende locale ?
    Et d'où elle sort cette carte au trésor ?
    Franchement c'est pas clair du tout !
    Elle finit comment leur chevauchée sauvage ?
    --------------
    Bon, évidemment c'est du deuxième degré ! — Je précise, pas tellement pour toi, mais parce que tout le monde n'est pas sensible à ce type d'humour…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ai ri, à la lecture de ton commentaire ;-)
      C'est vrai que vu sous cet angle, la chevauchée fantastique a des allures d'aventure loufoque, à la sauce " Mel Brooks". !

      Supprimer
  7. Le cantal , j'y vais en vacances depuis toujours, rando, contemplation , le col de Rombière, le Chavaroche, Lescure haut , la Tuillière; le col de Legal, ah je connais tous ces chemins. Le plomb du Cantal est un peu défiguré avec les nouvelles voies pour VTT , les gens ne peuvent pas aller à pied quand même ? Ceux qui bousillent les chemins, qui polluent, qui font du bruit avec leurs gros 4x4 , je les déteste !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Comme tout natif d'un lieu, je n'échappe pas à la règle qui veut que ce soit "son pays" que l'on connaît le moins...Hormis le Chavaroche et le plomb, les autres sommets et cols me sont inconnus .
      Le Cantal ne flirte pas avec les hautes altitudes. Il n'en est pas moins riche de ses sommets aux vues imprenables, à couper le souffle. Pas seulement dans l'effort pour les atteindre.

      Supprimer
    2. tout petit , non à 17 ans , j'y suis allé en vélo avec mon cousin , Poitiers Mandailles en vélo ça fait une trotte, avec la tente les duvets et le sac à dos sur le porte bagage, depuis j'y retourne quasi tous les ans , mais étant plus vieux , je ne fait plus le trajet en vélo avec le tente à traîner . J'ai beaucoup vadrouillé autour du plomb , Albepierre , prat de bouc, j'aime beaucoup ce coin de France.

      Supprimer
    3. j'avais oublié de signer, le commentaire précédent n'est pas anonyme . Voilà c'est fait .

      Supprimer
    4. Albepierre, Bredons, Murat, sont des lieux qui me parlent plus. Plus près de chez moi.
      Le Cantal a vélo, faut du courage et de bons mollets.
      C'est un département qui est resté sauvage, très longtemps.
      Merci de votre passage dans le Cantal de mes souvenirs.

      Supprimer
  8. Certains individus, comme ceux dont tu parles, ont besoin (ici) d'une bonne grosse moto pour se sentir exister, ils se sentent les rois du monde en chevauchant leurs engins motorisés et bruyants. Dommage pour eux, ils passent à côté de beaucoup de choses plus naturelles et non matérielles. Mais bon, ils auraient pu être plus sympas avec toi et moins dédaigneux. Ils font partie de ceux qui n'ont rien compris à la vie, ils se limitent à leur petit monde, dommage pour eux, mais on ne peut pas sauver tout le monde (sourire).
    Bonne soirée, Xoulec. Bises naturelles de ma campagne. :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'ai pas de grief particulier vis à vis de ces individus motorisés, du moment qu'ils n'esquintent pas les chemins.
      C'est juste ce manque de politesse. En 4x4 bruyant, ils sont passés à côté de l'âme de mon pays. Dommage pour eux. Comme tu le dis, on ne peut pas sauver tout le monde :-)

      Bonne soirée, des bises de ma campagne à la ville

      J'ai repêché ton com dans les spams. Encore un truc que je ne comprends pas.

      Supprimer
  9. Je ne m’appelle pas Chantal, mais j’aime le Cantal.
    Ok je sors !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je constate que cette publicité a marqué les esprits !

      Supprimer