Je le reconnus à sa poignée de main, ou plutôt à son absence de poigne. Tandis que je m'estirgouillais les méninges à essayer de mettre un nom sur sa personne, il se présenta. Pétard, je ne risquais pas de le reconnaître, tant il avait changé. Moi, pas du tout, me dit-il. 25 années, nous séparaient de notre dernière entrevue, mais malgré tout, je n'avais pas oublié sa façon de dire bonjour. Une poignée de main qui n'en était pas une, pas un broyage des métacarpes, mais une poignée de main qui ressemblait à une escalope pendouillante que l'on vous tend négligemment. Inoubliable ! Il se présentait pour un entretien d'embauche, et visitait l'atelier dans lequel j'officie, pour quelque temps encore, en compagnie de son futur patron. Trois ans sont passés, et il vient juste de se faire pousser vers la sortie, dans un soulagement général et unanime. Entre ces deux moments, j'avais appris qu'il avait quitté son entreprise précédente, dans les mêmes conditions ; ça pose question ? Dans ce même laps de temps, il a failli réussir l'exploit de « pourrir » la bonne entente générale. Il n'aurait pas été mauvais bougre, s'il n'avait pas eu cette propension à capter les petits travers des uns et des autres, de les monter en épingle, comme blanc en neige, afin de les exacerber et d'en tirer des théorie fumeuses visant à faire battre deux montagnes entre elles, comme disait mon père. Le mécanisme aurait pu fonctionner, d'autant plus qu'il s'appuyait sur une part de vérité, qui rendait ses élucubrations crédibles. L'effet nocebo recherché commençait, d'une certaine manière, à embistrouiller certains de mes collègues, alors qu'une autre partie l'évitait déjà.
Les malheurs du sophisme allaient l'affecter directement.
Une ultime prise de bec avec votre serviteur alluma la mèche du détonateur ; il fut invité à réfléchir à son avenir dans l'entreprise.
Lorsqu' il revint pour récupérer ses affaires personnelles, il ne me regarda pas, ne me parla pas, ne me tendit pas son « escalope »... Bref, il ne me connaissait plus.
Je suis sûrement, à ses yeux, la cause de la rupture conventionnelle de son contrat de travail. Bien entendu, je n’y suis pour rien, mais ce genre d’individu ne peut pas penser une seconde qu’il est le principal fautif, c’est forcément la faute d’autrui. Je le plains presque, car je sais qu’il ne guérira pas de cet état maladif, de son comportement à chercher les ennuis. En y réfléchissant, je me souvins alors que dans une ancienne grande entreprise, où nous nous sommes connus, il avait déjà cette tendance à voir le mal en chacun, et, en définitive, se faire du mal à lui-même. Je ne peux pas dire qu'il était totalement une mauvaise personne, comme je ne peux pas dire non plus son contraire. Mais tout de même, quel emmerdeur !
Tu as l air d 'adorer ce malfaisant personnage...................il est vrai que certaines personnes ne pensent qu'a eux et se prennent pour le nombril du monde, le pire c'est qu'ils donnent l'exemple a leurs enfants qui reproduiront les mêmes frasques.
RépondreSupprimerJe te souhaite que les quelques années qui te restent soient plus sereines.
bises Auvergnates .
À le côtoyer quotidiennement, j'avais remarqué son égoïsme extrême. Râleur du matin au soir, et ce, tous les jours, il me devenait de plus en plus difficile de le supporter. Cela aurait pu être acceptable, s'il avait été une bête de travail, mais ce n'était pas le cas. Partisan du moindre effort, je le chambrais souvent. Il ne risque pas de donner l'exemple à ses enfants ; vieux garçon, fils unique vivant chez ses parents, trop égoïste pour partager une vie à deux avec des enfants. Bref, pas ma meilleure rencontre, ni mon meilleur collègue.
SupprimerPour les quelques années qu'il me reste ! Mais que me dis-tu là ? Ce qu'il me reste se compte en semaine... Et de savoir la fin si proche, je suis comme dans une sorte de bulle ; je m'éclate.
Bises de notre Auvergne
Alors les emmerdeurs... et les emmerderesses, une catégorie de gens dans le monde de l'entreprise et ailleurs qui est là... pour emmerder. Malheureusement pour moi, ce ne sont pas eux qui partent mais moi... car souvent, les emmerdeurs que je côtoie sont doublés d'une personnalité toxique et quand ils emmerdent, ça pue mais ça pue. D'ailleurs, je vais peut-être finir intoxiquée. Ah, les emmerdeurs... ;-) Bises alpines.
RépondreSupprimerTout au long de ma vie professionnelle, j'en ai côtoyé un certain nombre ; pas énormément. Cela ne m'a pas manqué ! Mais depuis une vingtaine d'année, j'en avais "perdu" l'habitude. En côtoyer un de près, puisque je travaillais avec, commençait à me peser.
SupprimerSe pincer le nez peut suffire à ne pas sentir la puanteur, mais la puanteur est toujours là, et insidieusement s'infiltre en nous ; on peut y laisser sa santé.
Je te souhaite du courage pour résister à l'usure que ces personnes-là t'infligent.
Bises Puydômoises
Une poignée de main pas franche en dit beaucoup finalement sur ce personnage pas sympathique.
RépondreSupprimerJe confirme. Une poignée de main pas agréable du tout. Je ne sais pas si c'était révélateur, en tout cas, elle était bien assortie au personnage.
SupprimerLe caractère, la personnalité de chacun diffère. Il y a des personnes plus ou moins fragiles psychologiquement. Bonne soirée, bises.
RépondreSupprimerCertes, nous sommes tous différents, mais pour vivre ou travailler ensemble, il faut un minimum de sociabilité. L'égoïsme combiné à une certaine forme de jalousie envers autrui ne l'aidait pas. Je me souviens que dans l'entreprise où nous nous sommes connus, je ne le côtoyais pas du tout ; aucun atome crochu.
SupprimerBonne fin de soirée, bises
Pfffiou... Il y en a partout, de ces poisons qui viennent fauter le trouble... Je suis bien contente de ne plus être obligée de me les farcir. Quoi qu'il en soit, ton « ouf » de soulagement s'entend nettement à travers ce texte jubilatoire. Et je te trouve quand même bien gentil :
RépondreSupprimerCe ne sont ni plus ni moins que des explications à son attitude, mais en aucune façon des excuses. Comme dit Dédé, ce genre de bonhomme, dans le milieu professionnel, ça pue.
Bisous du soir
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C'est justement parce que ce genre de bonhomme pue, dans le milieu professionnel, qu'il ne peut garder un travail plus de trois ans ; il le reconnaissait lui-même, mais ne se posait pas vraiment la ou les questions du pourquoi. Il ne se la pose pas, d'ailleurs. Pour lui, il n'a pas de chance, il travaille avec des cons.
SupprimerQuand j'ai constaté qu'il ne serait plus là, à la reprise de septembre, je me suis senti tout léger.
Comme je le dis un peu plus haut, je n'ai pas côtoyé beaucoup de personnages de cet acabit ; assez quand même pour savoir qu'ils pourrissent la vie. Par chance depuis vingt ans, je goûtais une belle tranquillité de ce côté-là, c'était sans compter sur sa venue ; et je ne comptais pas trop sur son départ avant le mien...
Bises Puydômoises
En te lisant, Xoulec, et en lisant certains des commentaires, je me dis que j'ai eu de la chance de faire du télétravail durant 25 ans , et de n'avoir affaire à mes collègues de boulot que rarement, lors de réunions de bureau par exemple. Je n'ai ainsi pas eu à affronter de tels individus qui m'auraient pourri la vie à coup sûr...
RépondreSupprimerJ'ai croisé des gens avec cette poignée de main, molle, quelle horreur, je déteste cela, si bien que j'ai appris à serrer les mains fortement, si bien qu'on m'a dit parfois : eh bien, ça, c'est une poignée de main ! :-)
Bonne soirée, Xoulec. Bises bassoises.
Tout au long de la vie professionnelle, il est presque impossible de ne pas côtoyer, un jour ou l'autre, de tels olibrius. C'est d'autant plus difficile à supporter lorsqu'ils occupent un poste plus "haut" placé, dans la hiérarchie.
SupprimerQuant aux poignées de mains molles, pas franches, je suis comme toi : quelle horreur.
Bonne soirée également, et bon week-end.
Bises Puydômoises
Je vois bien le genre d'individu que ça peut être. C'est vrai qu'ils sentent mauvais. J'ai eu vent de quelques-uns, mais ça ne m'a pas concerné personnellement.
RépondreSupprimerContent pour toi de ce bon débarras !
Parfois ils apparaissent comme des personnes désolantes de n'avoir pas réussi à trouver un chemin de véritable humanisation.
Je ne suis pas le seul à apprécier son départ ; je pense qu'il n'y a personne pour le regretter. Je suis assez d’accord avec toi, ces personnes savent attirer à eux, au début, une certaine forme de compassion. Il y avait même, au début, une forme de gentillesse qui contribuait à le faire s'intégrer. Une "gentillesse" qui n'a pas duré longtemps. Rapidement, j'ai vu chez lui un égoïsme très développé, la jalousie n'était pas loin. Bref, toutes les qualités d'une "sale bête", comme disait ma maman. Dommage, car sans cette sorte de maladie, (son comportement avait quelque chose de maladif, à mon sens) il aurait pu être quelqu'un de fréquentable.
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