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samedi 7 août 2021

Merci patron !

 

Lambiance n’était pas encore délétère. Elle ne tenait probablement qu’à un fil ; cela faisait des mois que nous étions sous tension alternativement continue. De période d’observation en périodes probatoires, six, douze, dix-huit mois étaient passés sans que nous n’aperçussions l’ombre d’une éclaircie. D’ailleurs, une éclaircie peut-elle faire de l’ombre… ? Nous savions que nous nous dirigions vers une fermeture inéluctable et définitive de l’entreprise dans laquelle j’officiais. Mon côté paysan, celui qui aborde l’été en prévision de l’hiver, m’avait préparé à cette situation… J’avais tricoté un bas de laine qui me permettrait de ne pas être tributaire d’un salaire qui tombait avec parcimonie. La fin était proche, les rats commençaient à déserter le navire. Ces mêmes scélérats n’eurent aucuns scrupules à nous précipiter dans la galère. Les lettres de licenciement arrivèrent comme une délivrance. Les journées, ponctuées de pauses-café, croissants, parties de cartes, vin chaud, apéros et autres graillous, commençaient à peser dangereusement… Ne sachant errer de désœuvrement en désœuvrement, j’ai mis à profit ce temps perdu, à défaut de partir à sa recherche…

La mini holding, aux prétentions de multinationales, s’écroula comme un château de cartes, à la manière des dominos savamment mis en scène dans des vidéos à couper le souffle. Une entreprise entrainant la suivante dans sa chute, dans un  « montage » négligemment orchestré. Quel gâchis !

Par la suite, j’eus l’occasion de tester ce lieu de déshumanisation où on vous apprend à chercher du travail. Bardé d’un dossier à peine plus épais qu'une ablette en chocolat, un truc incompréhensible qui offrait plus de contraintes que d’aides… je quittais l’agence, en me jurant que je me passerais de leurs services. À défaut d’être une boule de flippers, qui roule, je suis plutôt comme un ballon. Pour rebondir, j’ai besoin d’avoir suffisamment d’air à l’intérieur.

 

13 commentaires:

  1. Je vois ! c'est l'expérience de nombreux sujets en effet et vaut en effet être un ballon mais pas une baudruche tout de même !

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    1. Un ballon de basket, pour la qualité du rebond ! Je confirme que j'ai plutôt bien rebondi...

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  2. Lorsque mon fils s'est présenté dans la plus grande entreprise de Franc (le pole emploi) il a fait état de ses diplomes,(licence d histoire, licence de geo master en innovation) on lui a dit qu il etait trop diplomé et on lui a propose un poste d'electricien.........il n'est absolument pas manuel cherchez l'erreur. Mais tu retrancris bien une période de vie pas forcement géniale. Heureusement que certains ballons ont un bon rebond :-)

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    1. Sur ce coup-là, comme je le dis à Délia, j'ai plutôt bien rebondi... Quand j'y repense, à 40 ans, je me faisais un peu de souci... Cette période, juste avant le licenciement n'était pas des plus agréable à vivre. Les tensions, entre collègues, peuvent être exacerbées.
      "Nos" dirigeants se moquaient allègrement de nous ; j'en ai pris un, à partie, il en a pris pour son grade... surtout quand il me confia qu'il avait des origines Cantalouse, et que le sobriquet de sa famille était : " Couty". Sais-tu ce que cela veut dire... ?

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    2. Non je ne sais pas dis moi?

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    3. Quelqu'un de "couty",(c'est du patois) est quelqu'un de filou, pas très honnête.
      Même s'il n'y était pas pour grand-chose, je parle du sobriquet familial, c'était quand même une drôle de coïncidence, par forcément fortuite.
      Le sobriquet appartenait plus à un lieu, la ferme en l’occurrence, qu'aux personnes.
      Chez nous, c'était "chez Merle". C'est peut-être pour cela que nous sommes un peu moqueurs :-)

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    4. c'est vrai que c 'est drôle comme coincidence.

      Aprés pour toi Merle c 'est peut être parce qu en travaillant le bois tu utilises un merlin.......

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    5. Le merlin, sans être enchanteur(de rue), est plus un outil de bucheronnage. C'est un outil qui ne fait pas dans le détail, c'a éclate, c’a fend le bois.

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  3. Si tu parles de Paul Emploi, ce machin est une catastrophe nationale !
    Il se vante de proposer pas loin d'un million d'emplois ! Rien que ça !
    Mais combien sont effectivement pourvus grâce à leur action ? Je crois qu'ils n'oseraient pas publier des statistiques en ce sens… ce serait trop la catastrophe !
    La part du temps consacré à l'accompagnement des chômeurs pour le retour à l'emploi n'atteint même pas les 30 % de leur temps de (paraît-il) travail !
    70 % du temps est consacré à les fliquer, les contrôler et faire tout ce qu'ils peuvent pour réduire leurs indemnisations..…
    Reconnaissons toutefois qu'il arrive qu'ils proposent des stages parking pour une reconversion dans le moteur diesel dont on va bientôt cesser la fabrication.

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    1. J'ai souvenir d'un collègue, que j'ai revu des années après, il voulait être pilote d'hélicoptère ou imprimeur. Il leur a tellement cassé les "c......" avec ça, Qu'il a fini par obtenir un stage de Qualification (dont il n'avait rien à faire).
      Paul emploi était tombé sur un os... il ne connaissait pas "José"...
      Figure-toi, que ce gars-là, fut réformé "P4"( je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire ), à l'armée.
      Il nous racontait qu'il s'était fait passer pour un crocodile, qu'il mordait les gradés sans distinction de grades. Un sacré comédien, doublé d'une grande gentillesse et d'intelligence. Un type génial !

      Ce machin, dans lequel je suis rentré, eh bien, j'en suis ressorti aussi vite. Je ne me voyais pas du tout m'y rendre régulièrement ; un coup à déprimer sévèrement. Je me suis débrouillé tout seul.

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    2. P4 = réformé parce que un peu con, mais pas que sur les bords… ou en langage plus technique : trouble de la personnalité non psychiatrique.
      Dany Boon fut réformé P4, il raconte ça sur scène… à mourir de rire…
      conclusion en effet, ton pote est un type génial !

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  4. Moi aussi j'ai eu affaire à Pôle Emploi. Alors que j'étais à juste quelques mois de la retraite, ils auraient voulu que je me rende dans un organisme deux fois par semaine, organisme qui se trouvait en plus à une heure en voiture de chez moi, afin que celui-ci m'aide à retrouver un emploi. Du grand n'importe quoi ! Heureusement j'ai rusé et inventé une histoire qui les a convaincus de me laisser tranquille ces quelques mois qui me restaient.
    Bonne fin de soirée, Xoulec, et une bonne nuit. Bises bassoises.

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    1. En quittant ce "machin", comme dit AlainX, je me disais que j'avais plutôt de la chance de pouvoir m'en passer ; ce qui n'est pas le cas de tout le monde !
      Bon week-end, bises puydômoises

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