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samedi 2 décembre 2023

Coup de chance

 

 

Il y avait une musique qui résonnait au loin, assez diffuse, impossible à identifier précisément. Une sorte de brouhaha musical. Il était tout aussi impossible de localiser la source, tant les notes s’entrechoquaient, se réverbéraient sur les façades des habitations qui m'entouraient, créant des caisses de résonance improvisées. Je ne percevais pas encore cette musique comme un fil conducteur, mais j’y ressentis une sorte de piste à explorer… J’étais parti précipitamment, avec la tête dans les étoiles, à moins qu’elle ne fût un étage plus bas dans les nuages. Le résultat était le même, je flottais dans un monde irréel. Je retombai sur terre lorsque je compris que le confetti sur lequel un numéro de téléphone et un code alphanumérique y figurant, avaient déserté mes poches, alpha-bêta que j’étais. Sans ce précieux sésame, je me voyais déjà faire demi-tour en forme de lapin… 

La petite musique de jour semblait dérouler un fil d’Ariane dans le dédale de ma vie. Faisant confiance à mon intuition masculine, je décidais de suivre, sans trop y croire, le fil de mon histoire.

Jusqu’ici, la chance m’avait plutôt souri, je comptais encore un peu sur elle. J’avais suivi un bien joli mystère jusque dans une ville inconnue. Ainsi planté devant un ensemble d’immeubles, je mesurais la difficulté…

Profitant d’une ouverture inopinée du portail de sécurité, je me glissai à l’intérieur. La deuxième difficulté me cueillit devant une profusion d’interphones. Je n’avais qu’un prénom comme seul guide, autant dire que trouver une aiguille dans une botte de foin aurait été plus facile. J’appuyais, sans conviction, sur plusieurs touches, attentif à un éventuel grésillement caractéristique d’une gâche électrique. Le courant passa, et la bobinette cherra... Instantanément, la musique s’amplifia. J’avalais une première volée de marches, puis deux. Je ne comptais plus, tant je semblais voler au-dessus. Le déclic d’un pêne demi-tour m'arrêta net. Je reconnus ce son, tant j’avais installé de nombreux mécanismes, dans l’exercice de mon métier. Une porte s'entrouvrit, la musique inonda le palier, tandis que le plus beau des sourires  m’accueillit. Des notes au piano, reconnaissables entre mille. Love me, please love me. ♫♫♫ Le message ne pouvait pas être plus clair... Cupidon venait de décocher une de ces flèches mystérieuses, le temps qu’elle atteigne sa cible, elle allait faire mouche.

 

 

32 commentaires:

  1. Je rajeunis, je me retrouve en 1967 dans l'univers énigmatique de David Vincent. Puis la chute de ton histoire recentre mes esprits. Heureux homme es tu, comme l'était avant toi Lenny sur le point de perdre la tête pour une amourette qui lui disait viens en 1962. . Voilà une agréable journée qui commence en musique.

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    1. Moi aussi, avec mon amourette qui passait par là, j'ai rajeuni... Mais pas autant que toi !
      Les envahisseurs, j'étais fan.

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  2. Tu as un talent incroyable pour raconter et tenir en haleine. Je suis de plus en plus fan(e). Ecrire un roman, ça te dirait ? Allèèèèèèèè !

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    1. Merci pour le talent incroyable ! D'ailleurs, j'ai du mal à y croire moi-même...
      Écrire un roman, comme tu y vas ! Alimenter mon blog n'est déjà pas si mal.
      Bonne nouvelle vie :-)

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  3. Te voici officiellement nommé alchimiste du mystère (subtilement teinté d'humour) et de la poésie (romantique parce que "l'amour, l'amour, l'amour, dont on parle toujours..."), c'est juste beau, très très réussi. Bravo l'artiste!
    💙💙

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    1. Merci chère Baladine. Tes commentaires élogieux me font toujours le même effet : je suis ému, et ne sais pas quoi dire. J'ai toujours aimé les mystères et les secrets, alors, alchimiste, je suis preneur.
      Cette histoire se passe à une époque où les portables n'existaient pas encore. Sans quoi, je n'aurais pas égaré ce fameux "confetti", et je n'aurais pas écrit ce billet.
      Bises d'Auvergne

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  4. Mais quelle jolie histoire que celle ci, tu m' as tenu en haleine jusqu 'au bout et la chanson evidemment que c'était celle qu'il fallait. bises cantalouses.

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    1. Histoire vraie, à peine romancée. Un beau souvenir qui revient parfois caresser ma mémoire.
      Bises d'Auvergne

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  5. Une belle histoire, si belle qu'on hésite à y croire.
    J'ai consulté ta localisation "somewhere over the rainbow" et voilà que maintenant tu hésites entre dans les étoiles et dans les nuages ... Voudrais-tu essayer la lune ?

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    1. Comme dans la chanson, c'est un beau roman, c'est une belle histoire... Rigoureusement vraie.
      Quant à ma localisation, the rainbow, the stars and the clouds, il semblerait que je n'aime pas le terre à terre. La lune ? Je vais lui demander ♫♫♫

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  6. J'avais laissé un com, par malchance il a disparu. Je ne sais plus bien ce que j'y disais, mais je transformais le "cherra" en "chut" et te remerciais entre autres pour Murat ... Bonne journée.

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    1. Mais oui,tu as raison. Le verbe "choir" n'est pas conjugué correctement !
      Même si je n'aime pas modifier mon texte après publication, dans ce cas précis, je vais le faire. Merci de m'avoir dit.
      Bonne journée également

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    2. J'ai pensé que c'était intentionnel, tout à la fois clin d'œil à Perrault et hommage à l'espièglerie... Utiliser la formule "telle que" donnait quelque chose de candide et magique à ton si joli conte 😉

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    3. @Baladine
      Paradoxalement, je suis d'accord avec toi. J'ai réellement écrit en pensant au petit chaperon rouge, sans me douter un instant que je faisait une faute. Terrible dilemme, revenir à ma version de base ...?

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    4. Ben vu que c'est ton blog à toi, donc par définition ton espace de création, tu y fais ce que tu veux, comme tu le sens le mieux surtout 😉 Bises de bon week-end (tâche de ne pas t'envoler, il parait que ça souffle fort du côté de chez toi)

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    5. @ Baladine
      Merci pour ton précieux conseil. Je me suis remémoré ce que j'ai entendu maintes fois : être soi-même.
      Comme pour un ouvrage de menuiserie, lorsque l'on a assemblé les différentes pièces d'un ouvrage, il est impossible de revenir en arrière, pour modifier. Aussi, malgré une faute de conjugaison (je ne suis plus à une près), je reviens à ma première version. D'ailleurs, sur mon ordi, et sur ma sauvegarde en papier, il est écrit «cherra».
      De cette façon, je redeviens en accord avec moi-même.
      Pour le vent, il paraissait que cela devait souffler fort, mais je n'ai rien remarqué de plus que d'habitude.

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  7. Réponses
    1. Du coup c'est pas un poil pléonastique ? 😇

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    2. Gasp, j'ai émis un nouveau com alors que c'était une réponse !

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    3. @ Nikole
      Voir ma réponse à La Baladine. Ce sera définitivement «cherra».

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  8. Voire pléonasmatique ... nerveux ! ;-D

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  9. Une histoire joliment écrite et très imagée. Je t'ai suivi pas à pas, marche après marche, jusqu'à la porte d'où émanait la musique. Une histoire vraie, en plus... Quel joli souvenir, et si bien raconté. Merci pour ce partage, Xoulec. J'aime quand tu racontes ainsi. :-)
    Belle fin de journée. Bises bassoises.

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    1. Cela fait bien quatre ou cinq mois que ce texte est dans mon cahier de brouillon, si bien que je me demandais si j'allais arriver à le sortir de là un jour. J'avoue que je ne suis pas trop mécontent.
      Bises puydômoises

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  10. Par je ne sais quel mystère je découvre seulement ce jour ce texte délicieusement enchanteur et tellement évocateur d'un passé pas si lointain (enfin c'est ce qu'on croit…). C'est écrit comme on taille un diamant précieux. Il fallait bien cela pour suivre les méandres qui mènent là où Cupidon attendait non sans impatience sa réussite méritée.
    Voilà mon ami Brassens pris en défaut : « il est des jours où Cupidon s'en fout ». Eh bien non, mon cher Georges, pas ce jour-là !
    Bravo et respect pour cette belle écriture…

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    1. C'eut été dommage que tu passasses à côté de ma publication. Il est des textes, comme celui-là, dont je ne suis pas mécontent de les avoir écrit.
      Blogger est facétieux, il ne délivre pas toujours sa newsletter...

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  11. On lit jusqu'au bout l'histoire pour savoir si celui qui raconte va trouver ce qu'il cherche. C'est une histoire vraie ? Bonne semaine et merci pour ce petit bout de texte.

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    1. Tout comme pour écrire cette histoire, la vivre m'a tenu en haleine...
      Bonne semaine

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  12. Ben oui arriver et entendre l'arpège de "Love me ", on ne peut que craquer !
    En sixième , on m'a demandé ce que je voulais être plus atrd , j'ai répondu cosmonaute , ben oui , c'était l'époque d Apollo ou être Michel Polnareff en train de jouer Love Me, ce Love me que j'ai écouté en boucle des heures durant .
    L'hiver va arriver bientôt en Auvergne , n'oublie ton manteau lorsque tu sors dehors et qu'il neige. Moi je n'irai pas dans vos montagnes enneigées pour Noël c'est mon fils qui vient pour les fêtes dans nos plaines bordées d 'Océan, de plages et d'écume salée .

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    1. Arriver pile sur cette intro au piano, j'avoue qu'il y a des coïncidences troublantes...
      Aujourd'hui, l'hiver est déjà là. Temps gris, brouillard givrant, température glaciale. J'adore ce temps pour venir me coucourler auprès du poêle à bois, avec du bois pour alimenter.
      Bonnes fêtes de fin d'année

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  13. Il faut toujours suivre le musique. Toujours. Elle nous mène au bonheur. Très joli texte, un brin mystérieux, qui éclate en bouche comme un bonbon délicieux. Bises alpines.

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    1. Coucou, c'est exactement comme pour Nicoletta : la musique, oui la musique, je le sais, a été la clef... Quant au bonbon délicieux, peut-être une sorte de mistral gagnant, cher à Renaud.
      Bises Puydômoises

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