Longtemps, j’ai cherché une maison à mon image. Hélas, je ne l’ai pas trouvé. C’est elle qui m’a trouvé.
Pas trop éloigné de tout, pas trop près de rien, je ne savais
pas définir ce que je voulais, tout en sachant ce que je ne voulais pas. Je comptais
sur le coup de cœur et il arriva.
D’abord par un refus catégorique, je ne
voulais pas vivre en ville. Mais le coin de campagne qui sommeillait-là me
plut. J’eus donc les deux…
une maison tranquilledans un jardin
Prés des bruits de la ville
Et pourtant loin
Abandonnée durant cinq années, personne n’en
voulait ; elle était trop différente des autres. C’est probablement pour
cette raison qu’elle me plut immédiatement. Je sus me projeter en elle en
visualisant le potentiel qu’elle offrait à celui qui, même sans guitare à la
main, n’aurait peur de rien… Un « légo » à l’échelle un ! La rénover fut
facile ; je sais à peu près tout faire…
Comme je
n’avais toujours peur de rien, je l’agrandis.
Ma maison, je la voulais un peu à mon image. Sans luxe ostentatoire, simple, basique, sobre et fonctionnel, pratique, agréable à vivre et sans vouloir me condamner à une réclusion professionnelle à perpétuité…
Ma maison, je la voulais un peu à mon image. Sans luxe ostentatoire, simple, basique, sobre et fonctionnel, pratique, agréable à vivre et sans vouloir me condamner à une réclusion professionnelle à perpétuité…
L’idée d’en « prendre » pour vingt ans ne m’enchantait
guère. C’est la raison pour laquelle j’allais la réaliser seul, sans forger
d’acier rouge avec mes mains d’or…
Juste ma peine sans chagrin
sans témoin ni personne
que mes pas qui résonnent
je marche seul
sans témoin ni personne
que mes pas qui résonnent
je marche seul
Mais la
musique m’emporte… J’allais tour à tour incarner tous les corps de métier du
bâtiment et même des travaux publics. Ingénieux sans pour autant être
ingénieur, une sorte de transformateur éclectique en somme… enfin, dans le puy
de dôme.
Avec au fond de moi cette phrase de mon père : « Y’a pas de raison qu’on y arrive pas ; on n’est pas plus bête que les autres ». La réaliser fut facile… aussi ; depuis l’enfance, j’ai appris à faire avec peu, à me débrouiller seul et je n’aime pas déranger autrui…
Avec au fond de moi cette phrase de mon père : « Y’a pas de raison qu’on y arrive pas ; on n’est pas plus bête que les autres ». La réaliser fut facile… aussi ; depuis l’enfance, j’ai appris à faire avec peu, à me débrouiller seul et je n’aime pas déranger autrui…
J’ai aimé mettre en
œuvre toutes les petites astuces que j’ai cent fois imaginées. J’ai aimé les voir fonctionner à
merveille. Mais, par-dessus tout, ce dont je suis le plus fier, c’est d’avoir
été mon propre banquier. Aucun
justificatif à fournir, aucune rallonge à demander ; la liberté…
T'en as de la chance de savoir tout faire !T'es un génie civil de bête en somme !
RépondreSupprimerC'est exactement cela ! ;) Savoir tout faire, dans le Cantal de mon enfance, était monnaie courante ; il en reste quelque chose... Hormis le gros œuvre et l'enduit de finition extérieur, mon savoir-faire s'est étendu de la charpente, à la fabrication des petites tringles à rideau, sur les fenêtres. Autant dire : à peu près tout...
SupprimerC'est vraiment ue grande chance de pouvoir agir à sa guise et surtout de se laisser choisir par une maison. Parfois la vie impose de ne plus vivre à la campagne, de choisir un appartement alors qu'on était épris de grands espaces, de privilégier la présence d'un ascenceur, bref de penser aux vieux jours. Tu as donc tout fait de tes mains et çà..........c'est super et certainement très valorisant.
RépondreSupprimerJ'ai aimé cette liberté de faire à ma guise. Cela ne veut pas dire que ce fut toujours facile, hein ! J’ironise beaucoup...
SupprimerChez moi, on dit que les gens appartiennent aux maisons et parce que les nouveaux propriétaires ressemblent aux anciens, la maison les choisit. Après l'achat, j'ai découvert l'histoire de cette maison et elle m'a ému. Bon OK, je m'émeus facilement parfois, mais quand même, l'histoire était plutôt belle.
J'en suis très fier ! Quant aux vieux jours, j'y ai pensé et j'ai prévu, un peu...
Quel doux billet, bercé par la mélodie de Guy Béart...
RépondreSupprimerHonnêtement, je préfère ta maison au donjon de la première photo ...
C'est l'amour, qui transforme la moindre cabane en palais. l'amour des pierres, du travail des mains, de la pincée de tuiles chère à Nougaro.
Il me vient aussi la chanson de Lalanne,
Un jardin quatre murs
Un soleil doré comme un citron mûr
Ta chaleur blottie contre ma chaleur
Et ton cœur tout contre mon cœur
Tes yeux doux tes seins lourds
Mes mains nues couchées contre tes velours
Nos prénoms gravés au feutre en couleur
Sur ton cœur sur mon cœur
Ce serait la maison du bonheur
Même à fort loyer j'suis preneur
Tu as transformé le plomb du chômage en or scintillant.
C'est beau.
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Gui Béart, j'ai enfin trouvé cette chanson disponible sur YouTube... ;)
SupprimerLa maison au donjon est un château du Cantal, pas très loin de chez moi... Moi aussi, j'aurai aimé des vielles pierres, avec leurs histoires personnelles. Mais la maison qui m'a choisit, même si cela ne se voit pas sur la photo, est en bois ; et ça, cela m'a plu...
Tu as raison, c'est l'amour que l'on y met, qui transforme les cabanes en palais et leur confèrent une âme.
Merci pour Lalanne ! Beaucoup le moquent. Moi, j'ai une sympathie pour cet artiste.
Transformer le plomb fut facile... encore, ! Après coup. Je n'ai pas eu besoin de fréquenter cet horrible organisme de déshumanisation, où j'ai ressenti une forme d'humiliation, la première fois (je touche du bois, dur)... Je suis ressorti en me disant que je me débrouillerai tout seul et c'est ce que j'ai fait. Je n'ai même pas eu le temps de faire tout ce que je voulais...
Quant à la "fortune" dont je parle, elle n'en était pas une. Juste une petite noisette de beurre dans des épinards. Suffisante, tout de même pour lancer les travaux.
Tu es quelqu'un de très positif et ça se sent dans tes mots...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Je n'ai jamais fait attention ! Mais tu as probablement raison Le patron d'une entreprise que je démarchais à l'époque, m'a dit exactement la même chose : "vous trouverez, ça ce voit...!"
SupprimerJe pense qu'il avait raison...et c'est rare, un tel subtil discernement chez un chef d'entreprise !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Effectivement, il avait raison.... J'ai changé trois fois de boulot, cette même année. C'est moi qui suis parti.
SupprimerAvoir "sa" maison, à laquelle on a donné naissance ou renaissance, et de ses blanches mains qui en sont devenues calleuses, quel bonheur... On se sent "uni" à la maison, car on l'aime depuis le premier regard...Elle est belle de se sentir aimée, aussi! Bravo...
RépondreSupprimerMerci ! J'en suis très fier. Je la connais sous toutes ses coutures. Elle me ressemble ; elle a des défauts.
SupprimerQuand je l'ai eu terminé, il y a tout juste dix ans, je me suis demandé : et maintenant, que vais-je faire...? De tout ce temps... Ben, des meubles ;)
Je pense que dès que tu es entré dans cette maison, tu as senti tellement de bonnes ondes et vibrations que tu t'es dit : c'est celle-ci, elle sera ma maison ! On le sent tout de suite lorsqu'on se sent bien quelque part. Et tu lui as donné tout ton amour, tu l'as faite belle, à ton image. Elle est touchante ton histoire, Xoulec. :-)
RépondreSupprimerBelle semaine à toi. Bises altiligériennes.
C'est exactement cela ! même si l'on ne saurait dire ce que l'on ressent, on le ressent et une sorte de "déclic" se fait ; on sait. Je n'en aurais pas voulu une autre... Donc, un bon choix ;)
RépondreSupprimerbelle semaine ensoleillée
Bises Puydômoises
La fabrication du "nid", un rôle dévolu au mâle depuis la nuit des temps... Ça doit être drôlement gratifiant de répondre à l'injonction de cet atavisme ! :) Désormais l'homo numéricus, seul devant son écran, est bien incapable de cette performance... Il n'a même plus à changer les ampoules depuis la création des led !
RépondreSupprimerAntiblues.
C'est, en effet, très gratifiant. Un défi! Ne serait-ce que de "jouer" au charpentier/couvreur à sept mètres du sol.
SupprimerJ'étais à l'aise quand j’eus terminé... J'ai aimé donner l'image de celui qui sait tout faire à mes enfants. Peut-être en restera-t-il quelque chose...
Quant à l'homo numéricus ? En quelques clics, il peut découvrir toutes les techniques de construction dans le monde et en quelques autres clics, trouver ceux qui pourraient les mettre en pratique. Pas si facile non plus... j'ai parfois l'impression d'être un vieux dinosaure...
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Tout est dit dans l'introduction :-)
RépondreSupprimerOui, tu as raison ! Mais il fallait bien que je développe un peu... ;)
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