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lundi 20 avril 2020

Du repos !





« Surtout, ne forcez pas, reposez-vous » 

telles furent les mots du chirurgien, en nous accompagnant à la porte de son bureau. L’opération s’était bien passée, l’appendicectomie était un succès. Sœurette s’avouait chanceuse, en pensant à notre arrière-grand-mère, qui, elle, en était morte. 
J’étais son taxi, non pas pour Tobrouk, mais pour chez nous. 
C’est en arrivant près de la voiture que tout alla de mal en pis. 
Tout d’abord, ce fut la portière du côté conducteur qui refusa de s’ouvrir. Qu’à cela ne tienne, nous entrâmes par le côté passager, qui n'était pas au mieux de sa forme, non plus… Ensuite, ce fut le moteur qui ne daigna pas tourner sous l’impulsion inexistante du démarreur. 
C’est la batterie, fis-je ! Elle aussi, venait de décider de n’en faire qu’à sa tête. Nous étions en plan...
Par chance, ou par prémonition, la voiture était garée sur une légère pente, et avec un petit coup de pouce, nous pourrions démarrer « à la descente ». Sœurette, pour sa convalescence, fit son premier effort, en poussant cette maudite voiture, qui, par un parfait réglage du moteur, démarra à la première étincelle que le « delco » voulu bien délivrer. 
Bon sang, je m’en voulais, mais petite sœur n’avait pas le permis de conduire, n’y le coup de main pour démarrer de la sorte.

« Purée, ça commence bien, heureusement que le docteur a dit de ne pas forcer ! »

Tout aurait été pour le mieux, s’il n’avait pas fallu s’arrêter pour quelques emplettes. Par précaution, je choisis, à dessein, une place de choix dans une rue en pente ; cela éviterait un effort inapproprié pour une convalescente. 
Ce qui nous bloqua, cette fois, ce fut le fou rire dont sœurette fut victime et qui lui « déchirait » l’abdomen dans des spasmes autant hilarants que grimaçants. Faut dire que la situation aurait été comique, si elle ne fut pas aussi tragique. 
Mon taxi de fortune était une dernière main, son état était pitoyable, mais c’était le seul véhicule que nous avions à disposition.  
La portière  du côté conducteur ne s’ouvrait plus, et le bouton-poussoir du côté passager avait disparu depuis belle lurette. Il laissait place à un trou, permettant le passage du petit doigt, qui par une pression appropriée et précise, actionnait la chevillette et libérait la bobinette. 
Hélas, le petit doigt se révéla trop court, et j’eus la bonne idée d’y introduire son voisin, qui se révéla, sinon de la bonne longueur, un poil trop gros. Toutes tentatives d’extraction faisaient aussi mal que l’arrachage d’une dent.
Nous en étions là : moi, le doigt coincé dans la portière, petite sœur se bidonnant en m’imaginant revenir à l’hôpital avec la portière sous le bras, en vue d’une désincarcération. 
Je lui fis remarquer qu’un carrossier ou un garagiste eut été plus indiqué…
Après quelques sueurs froides, quelques douleurs abdominales, et un doigt complétement épluché, nous pûmes enfin rentrer chez nous.

Son appendicite, elle s’en souvient ! Moi aussi !






31 commentaires:

  1. Les galères vont souvent en grappes, je l'ai remarqué plus d'une fois...
    heureusement, le sourire était au rendez-vous (malgré la douleur abdominale) et le souvenir finalement reste cocasse des années après...
    L'épluchage du doigt est quand même le point d'orgue de cette épopée !
    Merci pour ce récit très drôle malgré la touche un peu triste de l'arrière grand mère...
    Bisous de demain déjà...
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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    1. Tu sais, Célestine, on en rit encore, surtout lorsque que l'on parle d'untel ou tel autre qui a subit une opération de l'appendicite.
      Les galères par grappes ! Ben oui, sinon, ça ne serait pas "drôle"

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    2. Oups, bisous d'aujourd'hui !

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  2. Puisque visiblement ça s'est bien terminé, on rit volontiers aux heures et malheurs de soeurette et frèrot, serviable mais pas bien servi par le sort!

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  3. Tout est bien qui fini bien donc.

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    1. C'est ça, une simple opération de l'appendicite !

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  4. Finalement, le plus à plaindre, c'est le...doigt. J'espère que quand il est rentré, il a pu se remettre de ses émotions avec un whisky.;-) Bises alpines.

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    1. Une pommade cicatrisante fit l'affaire, mais un agrandissement du trou fut pratiqué sans délai.
      Bises puydômoises

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    2. Tu n'as pas pris un doigt de whisky?

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    3. Lol😆 en plus, je n'aime pas vraiment le whisky, même avec du coca...

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  5. "Qu'est-ce que tu veux mon vieux;,
    Dans la vie on fait ce qu'on peut,
    Pas ce qu'on veut..." (Starmania, chanson du businessman)

    C'est touchant, ces galères de beginners qu'on a tous plus ou moins connus, surtout ceux (celles) à qui papa-maman ne pouvait tout payer, et qui devaient se démerder seul(e)s. Je sais de quoi je parle;-)
    Merci pour les souvenirs cocasses qui remontent :-)

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    1. Dans le cas présent, être un artiste n'aurait pas servi à grand chose ♫♫♫ :)
      L'opération de désincarcération prit un peu de temps qui me parut une éternité... Surtout que ma frangine a cru, au début, que je blaguais ; comme si c'était mon genre, quoique...!

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  6. Pauvre sœurette, n'a t elle pas eu par la suite envie de changer de voiture à défaut de pouvoir changer de frère/chauffeur ? As tu remarqué que de moins en moins de jeunes subissent une appendicectomie ? A l'époque on avait le bistouri agile et les cicatrices n'étaient pas négligeables .

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    1. Ces expériences de voitures défectueuses sont assez nombreuses, et cela a eu pour effet, dès que cela fut possible, d'améliorer le parc automobile...
      Les temps ont changé, en mieux, heureusement !
      La cicatrice pas négligeable de ma maman, a eu la mauvaise idée, le grand âge venu, de se "déchirer". Grace à l'intervention rapide des pompiers, il n'y eu pas de conséquences tragiques...

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  7. Vu le ton du billet, je pensais bien que ça ne finissait pas tragiquement.
    Alors j'ai pris plaisir à me laisser aller : je dois dire que j'ai bien ri !
    Merci pour ce savoureux moment, ça fait du bien actuellement…

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    1. Je ne suis pas sûr de vouloir, ou d'avoir quelque chose de tragique à raconter, quoique... Je préfère faire rire, ou sourire.
      Au bout du compte, nous aussi nous riions... Et si tu as bien ri, ça me va :)

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  8. Quelle récit hilarant et particulièrement triste à la fois , mais je te rassure je n'ai fait que rire. tu n'as pas dit ce qu'etait devenue la voiture?
    je plaisante l'histoire se termine bien c'est le principal.

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    1. Ce n'est pas si triste que ça, et le but était de divertir... Objectif atteins, donc !
      Quant à la voiture, par le biais du recyclage, elle a probablement servi à en fabriquer d'autres.

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  9. quelle histoire, j'en ris vraiment ! Et je me méfierai maintenant d'une "dernière main"

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    1. Parfois, il faut même se méfier des premières... Là, il n'y avait pas de tromperie sur la marchandise !
      Quelle époque, quand même !

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  10. Grand sourire à la lecture de ton histoire. Ça fait des souvenirs inoubliables, quand ça finit bien. Et c'est le cas ici, heureusement.

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    1. C'est vrai, j'aurais pu terminer mon histoire par un " tout est bien, qui finit bien" !

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  11. Ca sent le vécu, ah les vieilles bagnoles, pour moi c'était des Deutches, plusieurs, dont je faisais malgré tout mon régal, j'en connais un qui perdit sa portière avant et qui ne la retrouva jamais au milieu des blés ...

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    1. Une époque où les contrôles techniques n'étaient pas obligatoires. Il faut reconnaître qu'il y avait beaucoup "d'épaves" en circulation. Cela avait "l'avantage" de trouver des voitures à des prix très bas, parfois! En tous cas, pour toutes les bourses, aux risques de s'en mordre les doigts, ou de se les coincer... :)

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  12. J'ai visité plusieurs blogs ce soir, j'ai bien fait de terminer par le tien, Xoulec, il m'a bien fait rire ! (sourire) Ce devait être cocasse en effet, j'imagine bien la scène ! Merci pour ce billet plein d'humour.
    Bonne fin de soirée. Bises de... il est quelle heure ? Ah oui, bises de la nuit ! (sourire)

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    1. Ce petit texte n'avait que cette prétention, faire rire au détour d'un sourire, et il y est parvenu ; je suis donc satisfait.
      Bises de la nuit presque lundisoise ;)

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  13. ah ça fait du bien de rire en ces temps pas vraiment euphoriques !

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  14. Bonjour xoulec : cette dernière main m'a fait bien rire. Aujourd'hui les contrôles techniques ne permettent plus ce genre d'humour. Bon premier mai à vous

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    1. Merci ! Premier mai sous la pluie.
      Nous n'avons même pas présenté cette dernière main au contrôle technique ; pas besoin d'être technicien pour voir qu'elle était au bout du rouleau...

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