présentation

mardi 30 septembre 2025

Activité extra...

 

Il n'y avait pas de temps à perdre, dès les premiers jours de classe, avant qu'octobre ne jette sur nous son voile de froidure, les après-midi ensoleillées étaient consacrés à une drôle d'activité, dite "extrascolaire". En rang par deux, nous allions battre ma campagne...

Mais je vais un peu trop vite en besogne, cette activité prenait sa source un peu plus tôt, en juin.

Tandis que les grandes vacances approchaient à la vitesse de l'éloignement du programme scolaire, les derniers jours de ce mois voyaient s'installer un rite immuable depuis de nombreuses années. Point la préparation d'une quelconque fête de l'école, mais la préparation du petit-bois qui servirait pour l'allumage du vieux poêle de la classe et des appartements de la maîtresse, quand l'hiver serait là. 

Pour ce faire, les consignes étaient très simples. Nous devions amener, de nos fermes respectives, le matériel adéquat. Ainsi, les vingt-six élèves que nous étions, partaient équipés de haches, hachettes, sécateurs, scies et autres outils coupants ou cisaillant à l'assaut des genêts fleuris qui couvraient les terrains communaux. L'opération consistait à les couper, et à les étaler au sol, afin qu'ils sèchent durant l'été.

Quand septembre serait là, le premier travail scolaire n'en serait pas un. Nous devions confectionner des fagots, de nos genêts grillés ; excellent combustible. Ensuite, un paysan se chargeait de tout rapatrier dans la cour de l'école ; il ne restait plus qu'à tout ranger au grenier, avec le bois de chauffage, lui aussi livré sur place. Il s'ensuivait une atmosphère joyeuse, car propice aux bêtises... 

L'année suivante, tout recommencerait et la boucle serait bouclée. 

C'était sans compter sur le progrès... Le vieux poêle à bois allait voir son successeur le détrôner. Le charme de la rentrée scolaire s'évanouirait dans les fumées et l'odeur âcres d'un poêle à mazout ; flambant neuf.

Certes, la chaleur distillée, serait moins chaotique, mais cette chaleur "Deville" à la campagne, signait la fin de cette aventure extrascolaire. 

Dans mes yeux et souvenirs d'enfant, pour moi, elle était simplement extra.

 

 

Fin 

 

 

samedi 13 septembre 2025

C'est la rentrée !

Septembre, avant qu'il ne nous tombe sur le moral, était si loin qu'il paraissait inatteignable. Pourtant, un jour après l'autre, inéluctablement, nous nous en approchions dangereusement. C'était avec une boule au ventre que nous l'appréhendions, car ce mois en "bre" nous faisait froid dans le dos ;  brrr. 

La lumière de l'astre solaire déclinant à vue d'œil, l'ombre en profitait pour s'étirer jusqu'à rencontrer la nuit. La rentrée des classes, qui se situait autour du dix ou quinze septembre, nous portait un coup fatal. Toute ma scolarité a suivi ce même schéma ; je n'aimais pas cette fin de liberté. 

De par notre proximité avec l'école communale, fin août, nous rencontrions pour la première fois celles qui nous feraient souffrir en classe. Mon village était un poste pour débutantes. Chaque année, j'eus une nouvelle institutrice ; une seule fois un instituteur, dont je parle ici (clic). Accompagnées de leurs parents, qui venaient les installer dans leur appartement de fonction, au-dessus de la salle de classe, mes nouvelles maîtresses d'école ne semblaient pas être plus âgées que mes sœurs. Avec le recul, je pense qu'elles devaient avoir, elles aussi, une boule au ventre... La vie dans ma campagne d'alors, même sans être paysan était dure. Le village était isolé, il n'y avait pas tout le confort moderne (clic), et les hivers y étaient très rigoureux ; celui qui se préparait en particulier... (clic).
Le jour de la rentrée, le contraste avec la jeunette que nous avions vu plus tôt était saisissant ! Nous avions affaire à une vraie institutrice, en bon uniforme ; cheveux noués en queue-de-cheval, pulls à col roulés, blouse blanche avec une ribambelle de stylographes épinglés sur la poche de poitrine, pas de chapeau, mais des bottes de cuir... Bref, une tenue d'institutrice qui voulait en imposer. 

Si les tout premiers souvenirs sont un peu nébuleux, il y en a qui sont restés très nets. Dès les premiers jours de classes, avant que les hirondelles ne se rassemblent sur les fils électriques pour leurs grandes migrations, il y avait une sorte d'effervescence parmi les élèves que nous étions. Une activité extrascolaire, comme on dit aujourd'hui, se profilait, et nous réjouissait intérieurement. Cette activité, si nous l'avions pratiquée dans nos familles respectives, aurait été une corvée. Mais dans ce contexte particulier, c'était un plaisir ; le plaisir d'échapper à l'enseignement. J'ai eu le délice d'y goûter avant qu'elle ne disparaisse. D'ailleurs, de nos jours, cet affairement serait impensable et, interdit...

À suivre...