Septembre, avant qu'il ne nous tombe sur le moral, était si loin qu'il paraissait inatteignable. Pourtant, un jour après l'autre, inéluctablement, nous nous en approchions dangereusement. C'était avec une boule au ventre que nous l'appréhendions, car ce mois en "bre" nous faisait froid dans le dos ; brrr.
La lumière de l'astre solaire déclinant à vue d'œil, l'ombre en profitait pour s'étirer jusqu'à rencontrer la nuit. La rentrée des classes, qui se situait autour du dix ou quinze septembre, nous portait un coup fatal. Toute ma scolarité a suivi ce même schéma ; je n'aimais pas cette fin de liberté.
De par notre proximité avec l'école communale, fin août, nous rencontrions pour la première fois celles qui nous feraient souffrir en classe. Mon village était un poste pour débutantes. Chaque année, j'eus une nouvelle institutrice ; une seule fois un instituteur, dont je parle ici (clic). Accompagnées de leurs parents, qui venaient les installer dans leur appartement de fonction, au-dessus de la salle de classe, mes nouvelles maîtresses d'école ne semblaient pas être plus âgées que mes sœurs. Avec le recul, je pense qu'elles devaient avoir, elles aussi, une boule au ventre... La vie dans ma campagne d'alors, même sans être paysan était dure. Le village était isolé, il n'y avait pas tout le confort moderne (clic), et les hivers y étaient très rigoureux ; celui qui se préparait en particulier... (clic).
Le jour de la rentrée, le contraste avec la jeunette que nous avions vu plus tôt était saisissant ! Nous avions affaire à une vraie institutrice, en bon uniforme ; cheveux noués en queue-de-cheval, pulls à col roulés, blouse blanche avec une ribambelle de stylographes épinglés sur la poche de poitrine, pas de chapeau, mais des bottes de cuir... Bref, une tenue d'institutrice qui voulait en imposer.
Si les tout premiers souvenirs sont un peu nébuleux, il y en a qui sont restés très nets. Dès les premiers jours de classes, avant que les hirondelles ne se rassemblent sur les fils électriques pour leurs grandes migrations, il y avait une sorte d'effervescence parmi les élèves que nous étions. Une activité extrascolaire, comme on dit aujourd'hui, se profilait, et nous réjouissait intérieurement. Cette activité, si nous l'avions pratiquée dans nos familles respectives, aurait été une corvée. Mais dans ce contexte particulier, c'était un plaisir ; le plaisir d'échapper à l'enseignement. J'ai eu le délice d'y goûter avant qu'elle ne disparaisse. D'ailleurs, de nos jours, cet affairement serait impensable et, interdit...
À suivre...
Ah ces rentrees des classes, à l'époque ou l'on vouvoyait encore celle ou celui qui allait nous faire souffrir toute l'année, ce ne sont que de bons souvenirs pour moi.
RépondreSupprimerJe trouve ton billet trés agréable à lire tes souvenirs font remonter les nôtres et nous font voyager dans un espace temps que nous avions plus ou moins range dans un coin de notre mémoire.
je languis la suite du coup :-) tu ecris vraiment bien. merci et bises cantalouses.