présentation

samedi 13 septembre 2025

C'est la rentrée !

Septembre, avant qu'il ne nous tombe sur le moral, était si loin qu'il paraissait inatteignable. Pourtant, un jour après l'autre, inéluctablement, nous nous en approchions dangereusement. C'était avec une boule au ventre que nous l'appréhendions, car ce mois en "bre" nous faisait froid dans le dos ;  brrr. 

La lumière de l'astre solaire déclinant à vue d'œil, l'ombre en profitait pour s'étirer jusqu'à rencontrer la nuit. La rentrée des classes, qui se situait autour du dix ou quinze septembre, nous portait un coup fatal. Toute ma scolarité a suivi ce même schéma ; je n'aimais pas cette fin de liberté. 

De par notre proximité avec l'école communale, fin août, nous rencontrions pour la première fois celles qui nous feraient souffrir en classe. Mon village était un poste pour débutantes. Chaque année, j'eus une nouvelle institutrice ; une seule fois un instituteur, dont je parle ici (clic). Accompagnées de leurs parents, qui venaient les installer dans leur appartement de fonction, au-dessus de la salle de classe, mes nouvelles maîtresses d'école ne semblaient pas être plus âgées que mes sœurs. Avec le recul, je pense qu'elles devaient avoir, elles aussi, une boule au ventre... La vie dans ma campagne d'alors, même sans être paysan était dure. Le village était isolé, il n'y avait pas tout le confort moderne (clic), et les hivers y étaient très rigoureux ; celui qui se préparait en particulier... (clic).
Le jour de la rentrée, le contraste avec la jeunette que nous avions vu plus tôt était saisissant ! Nous avions affaire à une vraie institutrice, en bon uniforme ; cheveux noués en queue-de-cheval, pulls à col roulés, blouse blanche avec une ribambelle de stylographes épinglés sur la poche de poitrine, pas de chapeau, mais des bottes de cuir... Bref, une tenue d'institutrice qui voulait en imposer. 

Si les tout premiers souvenirs sont un peu nébuleux, il y en a qui sont restés très nets. Dès les premiers jours de classes, avant que les hirondelles ne se rassemblent sur les fils électriques pour leurs grandes migrations, il y avait une sorte d'effervescence parmi les élèves que nous étions. Une activité extrascolaire, comme on dit aujourd'hui, se profilait, et nous réjouissait intérieurement. Cette activité, si nous l'avions pratiquée dans nos familles respectives, aurait été une corvée. Mais dans ce contexte particulier, c'était un plaisir ; le plaisir d'échapper à l'enseignement. J'ai eu le délice d'y goûter avant qu'elle ne disparaisse. D'ailleurs, de nos jours, cet affairement serait impensable et, interdit...

À suivre...

 

 

14 commentaires:

  1. Ah ces rentrees des classes, à l'époque ou l'on vouvoyait encore celle ou celui qui allait nous faire souffrir toute l'année, ce ne sont que de bons souvenirs pour moi.
    Je trouve ton billet trés agréable à lire tes souvenirs font remonter les nôtres et nous font voyager dans un espace temps que nous avions plus ou moins range dans un coin de notre mémoire.
    je languis la suite du coup :-) tu ecris vraiment bien. merci et bises cantalouses.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y avait longtemps que je voulais faire un billet de ces souvenirs. J'attendais juste le bon moment, et la motivation.
      Merci pour le compliment, je prends.
      Bises

      Supprimer
  2. Ici, la rentrée se faisait en octobre . Nos premières "Leçons de choses" portaient sur les marrons d'inde, les champignons et tout ce que la nature pouvait offrir à notre curiosité, hormis que chaque année, les sujets ne variaient pas d'un hiatus. Mais le plaisir de porter un tablier neuf et de commencer l'année scolaire avec cette odeur du cartable (presque neuf) fut toujours un réel plaisir.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne me souviens plus vraiment du programme qui nous était dispensé. La classe était "multi-classe", j'aimais écouter les cours qui ne m'étaient pas destinés, je trouvais cela bien compliqué. Je n'étais pas le premier de la classe, mais je ne voulais surtout pas faire partie des "récalcitrants" à l'instruction. Je possède encore le cartable en cuir de mon entrée en sixième. Il me sert à ranger mes cahiers de brouillon de mes modestes billets.
      Dans le cadre de mon métier, il m'est arrivé d'intervenir dans une école communale ; l'odeur du parquet en bois, lavé à grande eau javellisée, l'odeur de la craie, un long couloir équipé de porte-manteaux, j'ai replongé immédiatement dans les souvenirs. Il ne manquait plus qu'une jeune maîtresse, et le retour vers l'enfance aurait été total.
      Amicalement

      Supprimer
  3. Bien heureux les enfants dont la rentrée des classes était heureuse et attendue.
    Hélas, d'autres, comme moi par exemple, c'était la boule au ventre qui durait sensiblement chaque jour et toute l'année scolaire. Je me suis arrangé pour être malade le plus souvent possible et j'ai terminé par une magnifique polio qui me paralysa complètement à 12 ans. Ouf ! Je pus alors commencer une nouvelle vie… et quand j'ai pu revenir plusieurs années après, j'ai cartonné dans ma scolarité.
    Les parcours des uns et des autres sont tellement différents…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le premier jour de ma première rentrée des classes, ce fut mon père qui m'emmena, en me tenant par la main. je crois que c'était la première fois qu'il m'accompagnait quelque part, en me tenant ainsi.
      Je crois, enfin, il me semble, que mes sœurs ont été accompagnées pas ma mère, et les garçons par mon père ; probablement pour éviter les traditionnelles larmes... Quoi qu'il en fut, c'a semblait sérieux.
      Ma première maîtresse s'appelait mademoiselle T....., elle venait de l'autre bout du Cantal. L'année suivante, elle se maria avec l'inspecteur d'académie. Nous trouvions, aussi, qu'il venait souvent pour "inspecter"... Elle partit, nous eûmes une nouvelle institutrice.

      Supprimer
  4. Ah, cette fameuse rentrée des classes. J'étais toujours très angoissée mais à la fois également contente de revoir mes petits camarades. Pour moi, la rentrée des classes, c'était le début de l'automne, les arbres qui se colorent, les matins plus froids, les montagnes qui blanchissent. Aujourd'hui, en Suisse, la rentrée des classes a lieu en août et dans certains cantons à la mi-août.. donc canicule. Je pense que les institutrices maintenant n'ont pas de pulls à col roulé avant décembre. Quant à l'activité... j'attends la suite. :-) Bises alpines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois que ce que je préférais à l'école, c'était la récré :-) et cette activité de rentrée des classes en était une grande, en quelque sorte. Mais je ne dirais rien avant l'heure.
      Bises du massif central

      Supprimer
  5. Il est très dense ton texte sur la rentrée. J’y retrouve beaucoup de choses ressenties enfant.
    La rentrée inatteignable (pour nous au Maroc elle était en octobre) après des grandes vacances interminables.
    La boule au ventre du premier jour.
    J’ai aimé tous ces clic sur tes textes précédents sur ce village isolé et ses hivers rigoureux ainsi que sur les sévices corporels infligés aux élèves par les enseignants, admis à l’époque.
    Et puis au moment de la migration des hirondelles, je suppose que tu fais allusion à certains travaux des champs qui rassemblaient les familles et permettaient aux écoliers de manquer la classe.
    Comme toujours, tu écris de jolis articles emprunts de ta personnalité rustique et poétique. J’aime beaucoup te lire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de venir me lire, et de ton commentaire. Pardonne-moi de te dire que tu supposes mal. Mais je crois qu'il est impossible de découvrir quelle était cette activité extra-scolaire, si on ne l'a pas vécu soi-même !
      Patience...
      Si tu veux voir à quoi ressemble le village où je suis né, c'est ici (clic)
      Tu cliques sur l'image, pour voir en grand. L'école est un grand bâtiment carré presque au centre de l'image. La route passe juste devant. La ferme familiale est à l'intersection, à gauche de l'école.
      Bonne promenade chez moi

      Supprimer
    2. Comme il doit être bon de vivre dans ce village au milieu du vert. Il me fait penser à Goudet dans la Haute-Loire, ou à Ribeyret dans les Alpes de Haute Provence ou Chézenas, un village à cheval entre la Loire et l'Ardèche où mon père avait retapé une maison de pierres en ruine. Des villages qui sont restés dans mon coeur.

      Supprimer
    3. Le village où je suis né, où j'ai vécu de nombreuses années, est toujours dans mon cœur. J'y retourne de temps en temps ; une de mes sœurs habite la ferme familiale, le lien n'est pas coupé.

      Supprimer
  6. Je n'ai jamais eu de peine à aller à l'école étant enfant. Pour moi c'était normal. Les institutrices étaient toutes âgées, elles étaient douces et bienveillantes, nous les respections. Je garde donc de très bons souvenirs de mes années d'école. Bon après midi, bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est la rentrée qui était difficile : la fin de la liberté, comme je dis dans mon texte. C'est comme ça que je le vivais. Après, ce n'était qu'une question de routine. Comme je n'étais pas mauvais élève, ça se passait bien.
      Bonne fin de soirée, bises

      Supprimer