présentation

samedi 21 mars 2020

L'homme qui tombe à pic




Le funambule roulant était son surnom. Lui et son équipe étaient venus tout près de chez moi, présenter un spectacle. 
Dans ces années-là, la fête votive du quinze août était prestigieuse. 
Marché aux veaux, foire à tout, spectacle de danse, course cycliste, corso fleuri et le feu d'artifice qui clôturait la journée. 
Celle-ci avait été riche en rebondissements, si je puis dire. Jean Sunny en personne en était un acteur ; en faisant voler et rebondir des voitures, les mêmes que celles des habitants du cru, qui n'en croyaient pas leurs yeux. Simca aronde, 403 et 4 (font7), DS, traction avant... 
Et autre « torpédo », comme disait mon père.
Après le show, c'est à peu près une dizaine de voitures qui étaient rendues à l'état d'épaves. Mais des épaves qui avaient attiré l'œil averti de mon père. En effet, ces flambantes vieilles étaient toutes équipées de pneumatiques en meilleurs états que ceux de la traction paternelle. 
Fidèle à la réputation selon laquelle l’Auvergnat est économe, l'idée de les récupérer germa aussitôt, et à la nuit noire, l'opération "récupération" fut lancée.
Mais par un prompt renfort, d'autres avaient eus la même idée... 
Les voitures furent dépouillées de leurs attraits, comme autant de bois et guérets. 
Dans la joie et la bonne humeur, chacun récupéra son « souvenir ». 

Non mais, chez nous, on ne gaspille pas !


11 commentaires:

  1. J'aimerais que la rue m'offre de tels spectacles ces jours-ci ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les rues vides sont assez désolantes... A la campagne, on ne voit pas la différence...
      Dans une ville comme Marseille, il doit bien y avoir des "runs", il suffirait d'en organiser un peu dans chaque rue...
      Je plaisante :)

      Supprimer
  2. De nos jours c'est plutôt, le feu aux voitures que nous avons comme spectacle, mais pour récuperer??????

    RépondreSupprimer
  3. Je me souviens vaguement des affichettes qui annonçaient la venue de ce personnage. Je ne suis jamais allée voir ses spectacles, les voitures ce n'étaient pas (et ce n'est toujours pas) ma tasse de thé.
    Mais j'ai suivi avec grand intérêt cette aventure que tu narres avec talent. Récupérer des pièces sur des épaves, c'était, ma foi, un geste écologique avant l'heure... ;-)
    Bisous du soir
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'ai, moi non plus, jamais assisté à ce genre de spectacle. Les courses de voitures ou motos ne m'ont jamais attiré.
      Le nom de ce cascadeur est toujours resté gravé, au moins autant que l'expédition "récupération" de mon père.
      Il,( mon père) poussait même le vice a redessiner les crampons des pneus avec un fer rouge, pour les faire durer plus longtemps.
      Écolo bien avant l'heure!
      Bises de la nuit

      Supprimer
  4. Ma foi, comme disent les Auvergnats, un sou est un sous. Ton père en avait dans le chou;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est surtout pour ne pas avoir roulé sur l'or...!
      Ce que je n'ai pas dit, dans ma réponse à Célestine, c'est que l'hiver venu, les crampons redessinés par mon père, n'avaient aucune adhérence sur les routes enneigées... Les pneus volés furent usés jusqu'à la toile. (il y a prescription)
      Mes sœurs se souviennent encore du nombre incalculable de fois où elles ont dû pousser la traction pour rentrer du lycée.

      Supprimer
  5. Entre le collage des affiches et la récupération des pneus, j'ai l'impression que tu avais une vie nocturne riche et bien remplie. (Je précise : vie nocturne et et non vie de noctambule )

    RépondreSupprimer